La Société canadienne de la SP annonce un investissement de 3,8 millions de dollars destiné à la recherche sur les formes progressives de la sclérose en plaques

Résumé
La Société canadienne de la sclérose en plaques et la Fondation pour la recherche scientifique sur la sclérose en plaques ont annoncé l'octroi d'une subvention de 3,8 millions de dollars destinée à financer des travaux de recherche portant sur l'interaction complexe entre dégénérescence et inflammation chez les sujets atteints de sclérose en plaques (SP). Dirigées par le Dr Peter Stys, de l'Université de Calgary, ces investigations d'une durée de trois ans auront pour objet les lésions dont la survenue précède l'inflammation caractéristique de la SP. Cette étude pourrait faire avancer l'état de nos connaissances sur les formes progressives de la SP.

Détails
Jusqu'à présent, les chercheurs ont largement attribué les dommages subis par le système nerveux central (SNC) chez les personnes atteintes de SP à une attaque auto-immune impliquant une réaction inflammatoire à l'origine des plaques caractéristiques de démyélinisation (également appelées lésions). Toutefois, selon l'hypothèse du Dr Stys, un mécanisme sous-jacent causerait plutôt une dégénérescence qui déclencherait la réaction inflammatoire, laquelle amplifierait le processus dégénératif. En ayant recours au modèle animal de SP (encéphalomyélite allergique expérimentale – EAE) et à des échantillons de tissus humains provenant d'autopsies et de biopsies, le Dr Stys et son équipe espèrent approfondir les connaissances existantes sur les déclencheurs précoces qui interviennent dans le processus pathologique de la SP. Ils souhaitent également découvrir un moyen de prévenir la détérioration des tissus qui survient avant la réponse inflammatoire.

En général, la SP progressive est caractérisée par un processus neurodégénératif non inflammatoire. Environ dix pour cent des personnes atteintes de SP reçoivent un diagnostic de SP progressive primaire. La SP progressive secondaire constitue la forme progressive de SP la plus courante : les personnes touchées présentent d'abord une SP cyclique (dite rémittente) qui, au fil du temps, se transforme en une forme progressive de la maladie. Cinquante pour cent des personnes qui ont reçu un diagnostic de SP cyclique verront leur état évoluer vers une forme progressive secondaire au cours des dix années suivant le diagnostic.

« L'auto-immunité et l'inflammation jouent un rôle indéniable, mais cela ne veut pas dire qu'elles constituent le point de départ de la SP. En comprenant mieux les tout premiers déclencheurs des processus morbides en cause, nous pourrions apprendre comment intervenir pour éviter la détérioration neuronale précédant la réaction inflammatoire, précise le Dr Stys. Cette étude pourrait fournir des données intéressantes sur les diverses formes de SP, soit cyclique et progressive. »

À l'heure actuelle, sept médicaments modificateurs de l'évolution de la SP ont été approuvés au Canada pour le traitement de la forme cyclique de la SP. Cependant, malgré les efforts considérables déployés jusqu'à présent, peu de progrès ont été réalisés à ce jour relativement à la prise en charge de la SP progressive primaire et de la SP progressive secondaire sans poussées.

« Il importe que des chercheurs s'intéressent sans plus tarder aux défis propres à la SP progressive », ajoute Karen Lee, vice-présidente des programmes de recherche de la Société canadienne de la SP. Nous espérons que le Dr Stys et son équipe nous aideront à trouver des réponses. Est-il possible de déterminer les mécanismes qui déclenchent l'apparition des lésions associées à la SP progressive? Les résultats de l'étude contribueront-ils à la mise au point de nouveaux traitements qui permettront de prévenir ou de retarder l'apparition de la SP progressive ou d'en ralentir l'évolution? Cette étude pourrait nous aider à répondre à ces questions. »

« Les bonnes nouvelles sont fréquentes lorsqu'il s'agit du traitement de la forme cyclique de la SP, mais celles qui concernent la SP progressive sont vraiment très rares et ne permettent pas d'avoir beaucoup d'espoir », dit Richard Saulnier qui a reçu un diagnostic de SP il y a 10 ans. « Je suis soulagé d'apprendre que des chercheurs des quatre coins du pays s'unissent pour tenter de comprendre la SP progressive. Je sens qu'on me soutient, et cela me donne de l'espoir. »

Bien qu'il n'existe actuellement aucun traitement efficace contre la SP progressive non accompagnée de poussées, il est possible d'atténuer nombre de ses symptômes, d'améliorer certaines des fonctions touchées, de même que de compenser les incapacités engendrées par cette forme de SP et d'améliorer ainsi la qualité de vie des personnes aux prises avec celle-ci. Obtenez plus d'information en cliquant ici.

La Société de la SP s'assurera de diffuser toute nouvelle information au sujet de cette étude.