Résumé
La Société canadienne de la sclérose en plaques a annoncé un investissement de cinq millions de dollars destiné à financer un essai clinique multicentrique international dont l’objectif sera de démontrer si la réadaptation cognitive et l’exercice aérobique peuvent améliorer les fonctions cognitives des personnes atteintes d’une forme progressive de SP. Selon les résultats de cette étude, les personnes qui sont aux prises avec des troubles cognitifs liés à la SP progressive pourraient disposer d’une nouvelle option thérapeutique.
Détails
Les personnes qui présentent la forme progressive secondaire de la SP – soit qui ne subissent plus de poussées de SP – ne bénéficient d’aucun traitement efficace, capable de modifier l’évolution de la maladie, et, à ce jour, un seul médicament a fait l’objet d’une homologation conditionnelle par Santé Canada pour le traitement de la SP progressive primaire à un stade précoce. Il est donc essentiel d’élaborer des stratégies de réadaptation destinées à faciliter la prise en charge des symptômes de la SP progressive. Les troubles cognitifs font partie des symptômes dits « invisibles » de cette maladie. Selon les estimations, ils pourraient toucher jusqu’à 70 p. 100 des personnes qui présentent une forme progressive de SP. L’atteinte des fonctions cognitives constitue un sujet de préoccupation important pour les personnes qui ont la SP compte tenu des répercussions considérables de ce type de dysfonctionnement en ce qui a trait à l’emploi, aux relations sociales et à la capacité d’accomplir les activités de la vie quotidienne.
En vue de trouver un traitement potentiel aux troubles d’ordre cognitif qu’éprouvent les personnes atteintes de SP progressive, le Dr Anthony Feinstein, neuropsychiatre de l’Université de Toronto et du Centre des sciences de la santé Sunnybrook, et son équipe internationale de spécialistes en réadaptation axée sur la SP s’efforcent actuellement de vérifier si des stratégies fondées sur la réadaptation cognitive ou sur l’exercice ou combinant la réadaptation cognitive et l’exercice pourraient améliorer les fonctions cognitives. L’équipe de recherche a émis l’hypothèse qu’une approche combinant la réadaptation cognitive et l’exercice serait plus bénéfique qu’une approche axée sur une seule de ces stratégies.
L’équipe est notamment formée des personnes suivantes : M. John DeLuca, Ph. D., et Mme Nancy Chiaravalloti, Ph. D., de la Fondation Kessler (É.-U.); Dre Jiwon Oh, de l’Université de Toronto (Canada); M. Ulric Dalgas, Ph. D., de l’Université Aarhus (Danemark); Dre Mara Rocca, et M. Massimo Filippi, de l’Hôpital San Raffele (Italie); M. Garry Cutter, Ph. D., M. Rob Motl, Ph. D., et M. Brian Sandroff, Ph. D., de l’Université de l’Alabama à Birmingham (É.-U.); Dr Giampaolo Brichetto et Dre Matilde Inglese, de l’Université de Gênes (Italie); M. Peter Feys, Ph. D., de l’Université de Hasselt (Belgique); Mme Jenny Freeman, Ph. D., de l’Université de Portsmouth (Angleterre); Dre Maria Pia amato, de l’Université de Florence (Italie); Dr Jeremy Chataway, du Collège universitaire de Londres (Angleterre).
En tout, 360 participants seront recrutés par l’équipe de chercheurs au sein de onze centres de recherche répartis dans six pays. Les participants suivront le traitement à l’étude pendant douze semaines. Des examens d’imagerie par résonance magnétique du cerveau seront réalisés auprès d’un sous-groupe de 120 participants. Les résultats d’imagerie permettront de vérifier si l’amélioration des fonctions cognitives est associée à des changements relatifs aux lésions et à l’atrophie cérébrale et à une amélioration de l’activation de certaines régions cérébrales lors de l’accomplissement de tâches cognitives. Cet essai clinique, qui pourrait fournir des renseignements précieux quant aux meilleures façons de traiter les troubles cognitifs, est le premier du genre à être mené auprès d’un vaste échantillon composé de personnes de divers pays.
Les troubles cognitifs entraînent des symptômes envahissants qui peuvent nuire à l’employabilité, aux relations interpersonnelles et à l’accomplissement des activités de la vie quotidienne. À l’heure actuelle, il n’existe aucun traitement permettant la prise en charge des troubles cognitifs, et aucune étude n’a encore porté sur une approche combinant la réadaptation cognitive et l’exercice chez les personnes atteintes de SP. L’étude proposée est la première à regrouper un nombre suffisamment important de participants pour permettre la démonstration des bienfaits potentiels des deux types de traitement. Elle pourrait de plus montrer que les interventions peuvent être appliquées à différents centres de traitement, pays et groupes linguistiques. Si les résultats de l’essai permettent de conclure qu’une approche synergique combinant la réadaptation physique et l’exercice comporte davantage de bienfaits qu’une approche reposant sur une ou l’autre des deux composantes utilisée seule, les personnes atteintes de SP progressive qui présentent des troubles cognitifs disposeront d’une option de traitement viable.
La Société de la SP s’assurera de diffuser toute nouvelle information au sujet de l’étude que mèneront le Dr Feinstein et son équipe de recherche.