Nouvelle étude sur le rapport coût-efficacité des médicaments contre la SP

Résumé
Une nouvelle étude financée conjointement par la National MS Society (organisme états-unien de la SP), les National Institutes of Health (NIH – É.-U.) et l’Université de Rochester a permis d’examiner le rapport coût-efficacité des médicaments conçus pour traiter la SP. En plus de constater que le coût associé à l’amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes de SP aux États-Unis est élevé, les auteurs de cette étude ont établi que plus l’institution d’un traitement par un agent modificateur de l’évolution de la SP est précoce, meilleur sera son rapport coût-efficacité. L’étude en question est donc venue conforter d’autres résultats de recherche qui suggèrent que le fait de traiter la SP à un stade précoce et sur une base régulière constitue la meilleure façon de contrer l’activité pathologique ultérieure de cette maladie [Katia Noyes, Ph.D., MPH, et coll., Université de Rochester, New York. Neurology, publié en ligne le 20 juillet 2011].

Détails
Des chercheurs de l’Université de Rochester (État de New York) ont analysé des données prélevées auprès de 844 personnes atteintes d’une forme rémittente de SP en vue de l’évaluation de la progression de la maladie sur une période de 10 ans. Ces données concernaient divers points, tels le coût des soins de santé et les heures d’absence du travail ainsi que le recours aux agents modificateurs de l’évolution de la maladie. L’étude mesurait l’impact des traitements sur les années de vie pondérées par la qualité (QALY – quality-adjusted life year). L’outil de mesure QALY, utilisé par les chercheurs du domaine de la santé, porte sur le nombre d’années de vie et la qualité de vie, faisant entrer en ligne de compte l’impact des traitements médicamenteux et d’autres points tels que le non-emploi entraîné par les incapacités. Grâce à cet outil, les chercheurs ont pu évaluer l’effet des agents modificateurs de la SP sur la qualité de vie.

Les études sur le rapport coût-efficacité consistent à analyser l’incidence des traitements sur la qualité de vie en ce qui a trait à la santé ainsi qu’à examiner le coût associé à l’amélioration de la qualité de vie.

Les résultats de l’étude en question indiquent que les agents modificateurs de la SP procurent des bienfaits aux personnes atteintes de SP, mais que le degré d’amélioration par rapport aux années de vie pondérées par la qualité demeure globalement modeste tout en générant des coûts élevés. Bien que ces médicaments ne soient pas efficaces pour tous, ils ont amélioré considérablement la capacité de nombreux patients à conserver un mode de vie actif et productif. Aussi, on a observé un gain plus important sur le plan de la santé et un meilleur rapport coût-efficacité chez les personnes atteintes de SP qui avaient reçu un traitement précoce par un agent modificateur de l’évolution de la maladie que chez celles dont le traitement avait été amorcé plus tardivement.

Cette étude, qui n’était pas un essai clinique, n’avait pas pour but de vérifier si les agents modificateurs de l’évolution de la maladie avaient ralenti la progression de la SP, laquelle peut entraîner des incapacités graves. D’autres études seront donc nécessaires pour qu’on parvienne à comprendre les effets à long terme de ces produits et leurs bienfaits du point de vue de la progression de la maladie.

L’avènement des agents modificateurs de la SP a permis d’améliorer grandement la prise en charge de cette maladie. Le premier de ces médicaments a été approuvé aux États-Unis en 1993, puis au Canada en 1995. Au fil des ans, les chercheurs cliniciens et les médecins qui prescrivent ces médicaments ont constaté leur capacité à réduire la fréquence et la gravité des poussées de SP (abaissant le nombre de poussées approximativement du tiers, voire de moitié) et à freiner l’évolution de la maladie. Il existe actuellement sept médicaments modificateurs de l’évolution de la SP approuvés par Santé Canada, et leur coût varie de 20 000 $ à 40 000 $ par année (coût évalué pour les personnes qui ne bénéficient d’aucun régime d’assurance médicaments privé ou public).

Bien que la majorité des Canadiens atteints de SP et traités par un agent modificateur de la maladie puissent se faire rembourser la majeure partie du coût de leur traitement dans le cadre d’un régime d’assurance médicaments privé ou public, les programmes offerts comportent encore des lacunes. C’est pourquoi la Société de la SP continue de presser les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux d’unir leurs efforts en vue d’élaborer une stratégie globale visant à donner aux Canadiens l’accès à tous les médicaments approuvés par Santé Canada et à accroître l’aide financière à l’achat des médicaments onéreux afin que les Canadiens n’aient pas à dépenser plus de trois pour cent de leur revenu familial pour l’achat de médicaments d’ordonnance.


Le présent bulletin Info-SP contient des renseignements provenant de la National MS Society (É.-U.).