Genentech annonce des résultats prometteurs pour son essai clinique sur l’utilisation de l’ocrélizumab dans le traitement de la SP progressive primaire

Contexte

Genentech, entreprise de biotechnologie du groupe Roche, vient de faire l’annonce des résultats d’un essai clinique de phase III qui visait à évaluer l’efficacité et l’innocuité de l’ocrélizumab dans le traitement de la sclérose en plaques (SP) progressive primaire. L’ocrélizumab est la forme humanisée du rituximab, anticorps murin dirigé contre la protéine CD20, qui est exprimée à la surface des lymphocytes B (type de globules blancs qui intervient dans la physiopathologie de la SP). L’ocrélizumab s’est révélé relativement efficace dans le traitement de la SP cyclique (voir les descriptions des essais OPERA I et OPERA II, en anglais seulement). De plus, il a été démontré que cet anticorps humanisé est moins susceptible de provoquer des réactions liées à la perfusion que sa forme murine.

Description de l’étude

L’étude en question (surnommée « étude ORATORIO ») est un essai multicentrique de phase III, comparatif avec placebo, à double insu et à répartition aléatoire, qui a été mené en vue d’évaluer l’efficacité de l’ocrélizumab dans le ralentissement de la progression des incapacités cliniques associées à la SP progressive primaire chez 732 patients atteints de cette maladie. Les participants ont été répartis au hasard entre deux groupes : un groupe qui a reçu deux perfusions intraveineuses de 300 mg d’ocrélizumab administrées à deux semaines d’intervalle, et un groupe qui a reçu un placebo (substance inactive).

Résultats

Le traitement par l’ocrélizumab a significativement ralenti la progression globale des incapacités cliniques (définie comme une augmentation du score à l’échelle élaborée d’incapacités de Kurtzke ayant persisté au moins 12 semaines) comparativement au placebo. Les effets indésirables qui ont été signalés dans les deux groupes étaient similaires; il s’agissait essentiellement dans les deux cas de réactions à la perfusion d’intensité légère à modérée.

Commentaires

Selon le groupe Roche, l’ocrélizumab est le tout premier médicament expérimental dont l’efficacité en matière de ralentissement de la progression des incapacités chez les personnes atteintes de SP progressive primaire s’est révélée significative tant sur le plan clinique que sur le plan statistique. Les résultats positifs de l’étude ORATORIO et ceux qui ont été obtenus au cours des essais sur l’utilisation de l’ocrélizumab dans le traitement de la SP cyclique confirment de nouveau que les lymphocytes B jouent un rôle déterminant dans le processus pathologique sous-jacent à la SP. Pour leur part, la Société canadienne de la SP et la Fondation pour la recherche scientifique sur la SP subventionnent une étude coopérative qui est menée actuellement au Canada sur les lymphocytes B et la SP progressive.

Les résultats de l’étude ORATORIO sur l’ocrélizumab seront présentés le samedi 10 octobre sous la forme d’un résumé de dernière heure, lors du 31e congrès de l’European Committee for Treatment and Research in Multiple Sclerosis (ECTRIMS – comité européen pour le traitement et la recherche dans le domaine de la sclérose en plaques), qui se tiendra à Barcelone, en Espagne.

Mise- à -jour

Le professeur Xavier Montalban, de Barcelone, en Espagne, a présenté les résultats de l’étude ORATORIO selon lesquels un traitement par l’ocrélizumab, consistant en deux perfusions intraveineuses de 300 mg administrées à deux semaines d’intervalle, avait permis de réduire de 24 % le risque de progression des incapacités cliniques (définie comme une augmentation du score à l’échelle élaborée d’incapacités de Kurtzke ayant persisté au moins 12 semaines), comparativement au placebo.

L’ocrélizumab a aussi permis d’obtenir de meilleurs résultats que le placebo quant à certains paramètres d’évaluation secondaire : réduction de 25 % du risque de progression des incapacités cliniques durant au moins 24 semaines; diminution de 29 % du temps requis pour parcourir une distance de 8 mètres à la marche (test de la marche chronométrée de 25 pieds) sur une période de 120 semaines; diminution de 3,4 % du volume des lésions en T2 (comparativement au traitement par placebo, qui a entraîné une augmentation de 7,4 % du volume des lésions en T2) sur une période de 120 semaines; réduction de 17,5 % du taux global d’atrophie cérébrale au cours d’une période de 120 semaines. Les effets indésirables qui ont été signalés dans le groupe traité par l’ocrélizumab et le groupe témoin (placebo) étaient similaires. Des réactions liées à la perfusion comptent parmi les effets indésirables le plus souvent observés dans le groupe traité.

Ces données encourageantes font de l’ocrélizumab un candidat prometteur dans le traitement de la SP progressive primaire.