Relation entre l'atrophie corticale et la fatigue chez les personnes atteintes de SP

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Résumé

La fatigue est un symptôme fréquent et invalidant de la SP. Ses mécanismes sous-jacents demeurent toutefois nébuleux. Les auteurs de la présente étude se sont penchés sur un lien possible entre la fatigue (mesurée à l’aide d’un test neuropsychologique particulier) et des paramètres d’IRM précis en comparant les données obtenues auprès de personnes atteintes de SP et de personnes en santé. Ils ont constaté que le degré de fatigue des personnes atteintes de SP correspondait au volume lésionnel observé dans certaines régions du cortex cérébral connues pour leur intervention dans la planification motrice et l’intégration de l’information. Neurol. 2010 Apr

Détails

La fatigue est un symptôme fréquent et invalidant de la sclérose en plaques (SP). Des études antérieures ont montré que la détérioration des tissus du circuit cortico-striato-thalamo-cortical joue un rôle important dans la fatigue associée à la SP. Des chercheurs des Instituts nationaux de la santé (États-Unis) ont effectué une étude cas témoins afin d’évaluer la possibilité d’un lien entre la fatigue associée à la SP et l’atrophie des régions corticale et sous-corticale de la substance grise. Vingt-quatre personnes atteintes de SP et 24 témoins en santé appariés ont subi des examens IRM à 3 Tesla et des évaluations des répercussions de la fatigue dans leur vie (Modified Fatigue Impact Scale - MFIS) et de leur degré de dépression (Center for Epidemiologic Studies Depression Scale). Les chercheurs ont évalué la relation entre le volume du thalamus et celui des noyaux gris centraux, l’épaisseur des territoires corticaux des lobes frontaux et pariétaux et, chez les patients, le volume des lésions et le volume de la substance blanche d’apparence normale en T2 ainsi que le degré de fatigue.

Les patients éprouvaient plus de fatigue que les sujets en santé (P = 0,04), à l’évaluation du degré de dépression. Les réponses obtenues au questionnaire de la MFIS correspondaient à l’épaisseur corticale du lobe pariétal (r = -0,50, P = 0,01), ce qui explique sa variance de 25 %. Le cortex pariétal postérieur était la seule région pariétale associée de manière significative aux scores enregistrés sur la MFIS.

CONCLUSIONS. L’atrophie du territoire cortical du lobe pariétal était celle qui était le plus étroitement liée à la fatigue. Compte tenu des implications du cortex pariétal postérieur dans la planification motrice et l’intégration de l’information de diverses sources, les résultats préliminaires laissent supposer que les dysfonctions dans les aspects d’ordre supérieur du contrôle moteur peuvent jouer un rôle dans le degré de fatigue associée à la SP.

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