Les rapports d’étape livrés par sept équipes multidisciplinaires après 18 mois de recherche sur le lien éventuel entre l’IVCC (insuffisance veineuse céphalorachidienne chronique) et la SP (http://www.nationalmssociety.org/ccsvi) montrent que les chercheurs sont en bonne voie de produire des données essentielles et des analyses critiques fondées sur les travaux qu’ils auront menés durant deux ans. Amorcées le 1er juillet 2010, ces études ont été subventionnées à hauteur de 2,4 millions de dollars par la Société canadienne de la SP et la National Multiple Sclerosis Society (organisme états-unien de la SP). Le travail accompli par les sept équipes de chercheurs sera utile dans la conception d’un futur essai clinique de phase I/II financé par la Société de la SP et les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et dont le lancement est prévu à la fin du printemps 2012.
Les chercheurs ont déjà fait passer des examens d’imagerie à un vaste éventail de personnes atteintes de SP et d’autres participants en vue de déterminer quelles populations sont à risque de présenter une IVCC. Par ailleurs, ils peaufinent leurs techniques d’imagerie de l’IVCC non seulement pour accroître l’exactitude et la constance de leurs résultats, de sorte que la fréquence de l’IVCC puisse être validée de manière fiable, mais aussi pour comprendre les conséquences de cette anomalie sur le processus pathologique de la SP.
Les travaux des sept équipes de chercheurs ont été approuvés par un des deux organismes pertinents, à savoir l’Institutional Review Board, aux États-Unis, et le Comité d’éthique de la recherche, au Canada. Cette étape, prévue par les organismes de réglementation, vise à protéger les participants à la recherche médicale. (Cliquez ici pour en savoir davantage sur la marche à suivre dans la tenue d’un essai clinique. En anglais seulement.)
Plus de 800 personnes ont déjà passé un examen d’imagerie faisant appel à la technologie prévue par l’étude dont elles font partie, dont le type d’échographie Doppler utilisé par le Dr Paolo Zamboni et ses collaborateurs, la veinographie par résonance magnétique, la veinographie par cathéter, l’imagerie par résonance magnétique du cerveau et des méthodes de mesure clinique.
Des représentants de chacune des sept équipes subventionnées font partie d’un groupe de travail formé d’experts scientifiques, lequel relève des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC). En novembre 2011, les IRSC ont lancé un appel de propositions de recherche dans le but de recevoir des demandes de subvention de la part de chercheurs désireux de mener au Canada un essai clinique de phase I/II en vue de déterminer l’efficacité d’une intervention chirurgicale dite « veinoplastie par ballonnet », dont l’objectif est d’améliorer le drainage veineux chez des personnes atteintes de SP ayant reçu un diagnostic d’IVCC. Cette demande de propositions de recherche a été lancée conjointement par les IRSC et la Société canadienne de la SP. Le groupe d’experts mettra à contribution son leadership et ses conseils relativement à cet essai clinique et continuera de surveiller et d’analyser les données de ces sept études en cours et d’autres travaux de recherche menés sur l’IVCC et la SP ailleurs dans le monde.
Plusieurs équipes ont exposé ou envisagent de présenter leurs résultats préliminaires lors de congrès médicaux. Étant donné que les chercheurs recourent à une méthode à l’insu rigoureuse et à des groupes témoins pour obtenir des données objectives et exhaustives, les résultats finaux des travaux actuels ne seront communiqués qu’au terme des études, qui regroupent plus de 1 300 personnes représentant un vaste éventail de formes de SP, de degré de gravité de la maladie et de durée de cette dernière, ainsi que des participants atteints d’une autre maladie et des témoins en santé.
« Les travaux de recherche en cours contribuent grandement à
une meilleure compréhension de l’IVCC et du lien que celle-ci
pourrait avoir avec la progression de la SP », souligne le
Dr Tim Coetzee, directeur de la recherche à la National MS
Society. La Dre Karen Lee, vice-présidente de la recherche à
la Société canadienne de la SP, abonde dans ce sens :
« Nous sommes heureux de constater que, grâce à notre
collaboration avec la National MS Society et les IRSC, nous ne
cessons de progresser vers l’obtention des réponses dont les
personnes atteintes de SP ont besoin relativement à l’IVCC en
lien avec la maladie qui les touche. »
À propos de l’avancement des travaux
Les chercheurs subventionnés proviennent de diverses disciplines
dont la neurologie appliquée à la SP, la chirurgie vasculaire et
la radiologie interventionnelle. Ils disent progresser dans la
création de protocoles d’étude standardisés, le recrutement des
participants, la réalisation des examens d’imagerie et
l’élaboration de méthodes de partage de leurs résultats, comme en
font foi les résumés ci-dessous.
- Dre Brenda Banwell, Hôpital pour enfants malades, Toronto, Ontario L’équipe de la Dre Banwell cherche à confirmer les conclusions selon lesquelles l’insuffisance veineuse céphalorachidienne chronique serait à l’origine de la sclérose en plaques (SP). Si un mauvais drainage veineux devait jouer un rôle important au début du processus qui détermine la SP, on devrait pouvoir déceler ce type d’anomalie chez les jeunes atteints de SP. L’équipe de chercheurs porte donc son attention sur des enfants et des adolescents qui ont la SP en vue de savoir si ces derniers, qui en sont aux tout premiers stades de la SP, ont des anomalies veineuses. Contrairement aux adultes atteints de SP, les jeunes touchés par cette maladie ont peu de chances de présenter certains facteurs de confusion qui peuvent poser problème chez l’adulte (atteintes vasculaires liées au vieillissement, maladies qui apparaissent à l’âge d’adulte, comme l’hypertension ou les maladies cardiaques, ou emploi de médicaments) et à cause desquels il est difficile de savoir si les anomalies de la circulation sanguine observées sont attribuables à la SP ou à d’autres causes. Formée à Buffalo par le Dr Zivadinov et ses collaborateurs, l’équipe chargée des échographies a établi des protocoles d’échographie et d’examen d’imagerie du cerveau qui se prêtent tout particulièrement à l’exploration du drainage veineux chez l’enfant. L’équipe compte évaluer le drainage veineux de 30 enfants atteints de SP, de 30 enfants bien portants du même âge, et de 30 « habitués » (jeunes adultes atteints de SP depuis l’enfance, qui ont déjà été traités à l’Hôpital pour enfants malades et qui y ont déjà subi des examens d’imagerie du cerveau). Le recrutement de ces sujets a débuté en décembre 2010, et l’équipe de la Dre Banwell a fait savoir que cette étape allait bon train. Soucieuse de respecter les critères de validité scientifique les plus stricts, l’équipe a décidé d’attendre que les 90 participants aient subi leurs examens avant d’analyser les résultats qui lui permettront de savoir si les anomalies du drainage veineux sont bel et bien l’une des caractéristiques fondamentales de la SP. Lire les détails du protocole initial de recherche de la Dre Banwell (en anglais seulement).
- Dre Fiona Costello, Hotchkiss Brain Institute, Université de Calgary, Calgary, Alberta L’équipe de chercheurs de l’Université de Calgary a amorcé une étude transversale prospective afin de découvrir le lien qui existe entre les mesures du drainage veineux des personnes atteintes de SP obtenues par échographie et celles obtenues par veinographie par résonance magnétique (VRM). En tout, 120 personnes atteintes de SP (dont 65 présentant une forme cyclique de SP, 20, une forme progressive secondaire, 10, une forme progressive primaire, 10, une névrite optique, et 15, une SP pédiatrique) et 60 témoins en santé appariés selon l’âge et le sexe participeront à l’étude. À ce jour, les chercheurs ont recruté 98 personnes. Le critère d’évaluation principal sera la proportion de personnes atteintes de SP et de sujets sains chez qui on observera une obstruction du drainage veineux par échographie et par VRM. Les critères d’évaluation secondaires comprendront des mesures par imagerie par résonance magnétique (IRM) de l’inflammation cérébrale, les scores à l’échelle élaborée d’incapacité (EDSS) et des mesures par échographie extracrânienne de l’épaississement de la paroi veineuse et de l’intégrité de la valve des veines jugulaires. L’équipe a par ailleurs publié un article qui porte sur cinq cas de complications médicales survenues après que des personnes eurent subi une intervention qui avait pour but le traitement d’anomalies veineuses : Burton JM, Alikhani K, Goyal M, Costello F, White C, Patry D, Bell R, Hill M. Complications in MS Patients after CCSVI Procedures Abroad. (Calgary, AB), Can J Neurol Sci. 2011 Sep;38(5):741-6. (En anglais seulement.) Lire les détails de l'étude de cette équipe (en anglais seulement).
-
Dr Aaron Field, École de médecine et de
santé publique de l’Université du Wisconsin, Madison
L’approbation officielle de cette étude a été annoncée le
28 juin 2011. Les chercheurs continuent de recruter
des participants au sein de deux groupes : 1) la
centaine de personnes atteintes de SP qui avaient communiqué
avec eux après la première annonce du lancement de leur
projet de recherche et 2) les patients qui les
consultent régulièrement à leur clinique de SP. À ce jour,
17 personnes atteintes de SP et 12 témoins en santé
ont passé un examen d’IRM ou une VRM et une échographie. Les
résultats ne sont pas encore connus puisqu’il s’agit d’une
étude à l’insu.
Depuis son dernier rapport d’étape, le Dr Field a
reçu une subvention de 27 000 $ de l’établissement
qui l’abrite pour poursuivre ses travaux sur les composants
IRM novateurs qu’il a utilisés dans cette étude auprès des
témoins en santé, particulièrement en ce qui concerne la
fiabilité et la reproductibilité des résultats. Plus
précisément, l’équipe s’est penchée sur (1) l’utilisation
d’une nouvelle méthode qui tient compte des variations de la
circulation sanguine en fonction de la respiration et des
battements du cœur, (2) l’utilisation d’une nouvelle
technique d’IRM servant à mesurer le volume des dépôts de fer
dans le cerveau et (3) l’utilisation d’un agent de contraste
IRM (médicament administré par voie intraveineuse pour
améliorer la visibilité des vaisseaux sanguins sur les
clichés d’IRM) relativement nouveau, approuvé par la FDA, qui
permettra une visibilité accrue des veines du cou et de la
tête et la mesure du débit sanguin dans les tissus cérébraux.
Dix participants en santé ont passé ces examens prévus au
protocole de l’équipe, à deux reprises et à des dates
différentes. Voici les progrès accomplis par cette
équipe :
- La nouvelle méthode de mesure IRM du drainage veineux élaborée par les chercheurs montre clairement les variations de la circulation sanguine enregistrées à l’inspiration et à l’expiration ainsi qu’un reflux à contre-courant à l’expiration dans les veines jugulaires internes des témoins en santé.
- L’outil de mesure IRM du degré de rétrécissement des veines azygos et jugulaires produit des résultats semblables, même lorsqu’il est utilisé par des techniciens différents.
- La nouvelle méthode de mesure IRM du volume de fer dans le cerveau donne des résultats reproduisibles qui avoisinent ceux des méthodes décrites précédemment, mais pose moins de difficultés techniques.
- Une dose unique d’un nouvel agent de contraste IRM suffit pour améliorer la visibilité des veines de la tête et du cou et pour générer des cartes reproduisibles de la circulation sanguine dans le cerveau (il faudrait administrer deux doses séparées d’un agent de contraste traditionnel pour obtenir ces deux résultats).
« Comprehensive assessment of cerebral venous return with MRA: preliminary results. » Wieben O, Johnson K, Schrauben E, Reeder S, Field A. 23rd annual meeting of the « MRA Club » (International Magnetic Resonance Angiography Workshop), Calgary, Alberta, Canada, September 25-28, 2011. « The importance of the sonographer in the investigation of chronic cerebrospinal venous insufficiency. » Kohn S, Kliewer K, Field AS. American Institute of Ultrasound in Medicine (AIUM) Annual Convention, Phoenix, AZ, March 29-April 1, 2012. De plus, trois comptes rendus de recherche ont été soumis à l'examen aux fins de présentation au 50e Congrès annuel de la Société américaine de neuroradiologie, qui sera tenu du 21 au 26 avril 2012, et deux comptes rendus ont été soumis à l’examen aux fins de présentation au 20e Congrès et exposition annuels de la Société internationale de résonance magnétique en médecine, qui aura lieu à Melbourne, Victoria, Australie, du 5 au 11 mai 2012. Lire les détails de l'étude de cette équipe (en anglais seulement). -
Dr Robert Fox, Fondation de la Clinique de
Cleveland, Cleveland
L’équipe du Dr Fox continue d'utiliser la VRM,
l’échographie, l’IRM et des mesures cliniques pour comparer
des données sur le drainage veineux de personnes atteintes de
SP ou à risque de SP (ayant subi un syndrome clinique isolé –
SCI) à celles d'un groupe témoin. Les échographistes, qui ont
tous reçu une formation sur les techniques employées au
départ par le Dr Zamboni, ont constaté que
plusieurs éléments de la méthodologie publiée étaient
ambigus. Ils ont donc standardisé le protocole d’étude et la
méthode d’analyse des données dans le but d’assurer la
constance des résultats.
Dès le départ, ils ont mis en évidence des facteurs
physiologiques et techniques qui peuvent rendre difficile le
dépistage échographique d’une obstruction veineuse. En effet,
l’irrégularité des battements du cœur, les deux temps de la
respiration (inspiration-expiration), la position de la tête
et la pression appliquée par le technicien pourraient
modifier les résultats de l’examen. Qui plus est, le niveau
d’hydratation (calculé selon la quantité de liquide absorbé)
pourrait avoir une influence sur plusieurs paramètres de
dépistage de l’IVCC.
Au Congrès international de l'ECTRIMS/ACTRIMS, tenu en
octobre 2011, l’équipe a donné les premiers résultats des
examens échographiques qu’elle a effectués. Les données
recueillies jusqu’à maintenant dans le cadre de l’étude à
l’insu sur l’IVCC, menée présentement auprès de personnes
atteintes de SP et de témoins non atteints de cette maladie,
ont permis aux chercheurs de rendre compte des résultats
obtenus auprès des 20 premiers participants : six
(30 %) d’entre eux répondaient aux critères de diagnostic
de l’IVCC, quatre n’y répondaient pas et aucun ne répondait aux
critères d’une réponse inversée du drainage des veines
cérébrales selon la posture. Neuf sujets (45 %)
présentaient une cloison ou une anomalie de la valve. La
détection d’un reflux dans une veine cérébrale profonde
dépendait de la technique d’échographie utilisée. Les
chercheurs ont fait remarquer que leurs résultats soulignaient
l’importance de la méthodologie échographique dans
l’exploration des veines cérébrales profondes et dans
l’interprétation des résultats des évaluations. (P1104 –
« Ultrasound assessment of chronic cerebrospinal
venous insufficiency. »R. Fox, L. Baus, C. Diaconu, A.
Grattan, I. Katzan, S. Kim, M. Lu, L. Raber, A. Rae-Grant.
En anglais seulement.)
Lors de ce congrès, l'équipe a aussi communiqué les résultats préliminaires d’une étude en cours sur la structure des veines. Cette étude vise à comparer des échantillons de tissus prélevés à l’autopsie de sept personnes qui avaient eu la SP à des échantillons de tissus de six personnes qui n’avaient pas eu cette maladie. Dans le cadre de cette étude sans insu, les chercheurs ont décelé jusqu’à maintenant certaines anomalies de la lumière (espace interne libre) des veines qui drainent le sang du cerveau et ont observé diverses anomalies structurales et variations anatomiques dans les deux groupes à l’étude. Selon leurs observations, les anomalies étaient plus nombreuses chez les personnes qui avaient eu la SP que chez les autres (neuf anomalies chez six des sept premières, comparativement à deux anomalies chez deux des six dernières). Ils ont par ailleurs souligné que la VRM pourrait être moins efficace que l’échographie dans la détection de ces anomalies veineuses et que l’échographie centrée exclusivement sur la circonférence des parois veineuses pourrait ne pas permettre de déceler certaines anomalies intraluminales. (Résumé 134 – « Anatomical and histological analysis of venous structures associated with chronic cerebro-spinal venous insufficiency. » C. Diaconu, S. Staugaitis, J. McBride, C. Schwanger, A. Rae-Grant, R. Fox. En anglais seulement.) Lire les détails de l'étude de cette équipe (en anglais seulement). - Dr Carlos Torres, L’Hôpital d’Ottawa, Université d’Ottawa, Ontario Les chercheurs ont entamé la première phase de leur étude, qui consiste à soumettre une centaine de personnes non atteintes de SP à des examens d’IRM des veines de la tête et du cou. Des examens de VRM sont également effectués en vue d’obtenir des résultats normatifs qui permettront à l’équipe de mieux comprendre l’anatomie normale des veines et les anomalies veineuses avant de commencer l’examen des veines des personnes atteintes de SP et des témoins. Jusqu’à maintenant, les chercheurs ont réalisé cette séquence IRM additionnelle chez 85 participants; ils prévoient atteindre leur objectif de 100 examens d’ici deux semaines. Par ailleurs, ils ont colligé les résultats d’une séquence IRM particulière qui leur a permis de mesurer le volume de fer présent dans le cerveau de 30 participants. Les dépôts de fer sont quantifiés par un physicien médical spécialisé en résonance magnétique. Afin d’utiliser la même technique d’échographie que celle employée par le Dr Zamboni pour étudier les veines de la tête et du cou des participants à l’étude, deux échographistes et un radiologiste sont allés, à la mi-mai, suivre une formation à Vancouver dispensée par les membres d’un groupe de spécialistes expérimentés ayant eux-mêmes reçu leur formation en Italie. Au début de septembre, l’équipe a annoncé qu’elle avait entrepris la deuxième phase de son étude qui consiste à recruter des personnes atteintes de SP et des témoins au sein de l’Unité de recherche sur la SP de L’Hôpital d’Ottawa. Depuis cette annonce, les chercheurs ont réuni au total 30 personnes atteintes de SP (présentant une forme cyclique, progressive primaire ou progressive secondaire de la maladie) et 30 témoins, soit 60 participants au total. Tous ont passé un examen d’IRM avec injection d’un agent de contraste ainsi qu’une échographie des veines de la tête et du cou. L’équipe effectue environ huit examens par semaine, soit quatre chez des personnes atteintes de SP et quatre chez des témoins. Selon ses prévisions, le recrutement sera terminé à la mi-février 2012 et l’analyse des données commencera à ce moment-là. Lire les détails du protocole initial de l'étude de cette équipe (en anglais seulement).
- Dr Anthony Traboulsee, Clinique de SP du Centre hospitalier de l’Université de la Colombie-Britannique (UCB), Faculté de médecine de l’UCB; Dre Katherine Knox, Clinique de SP de Saskatoon, Université de la Saskatchewan Cette étude se déroule présentement dans deux hôpitaux (Centre hospitalier de l’Université de la Colombie-Britannique, à Vancouver, et l’Hôpital de Saskatoon, à Saskatoon, en Saskatchewan). Les chercheurs espèrent pouvoir recruter 200 participants. Selon eux, les protocoles d’imagerie qu’ils ont conçus et expérimentés ont donné des résultats très satisfaisants. Les échographistes de l’équipe ont été formés par le Dr Zamboni, de sorte qu’ils peuvent utiliser la même technique que ce dernier pour effectuer leurs examens. Soulignons qu’il n’existe aucune technique d’échographie normalisée pour explorer les veines du cou. La période de recrutement est terminée à l’Université de la Colombie-Britannique et elle s’achève à l’Hôpital de Saskatoon. Toutes les investigations devraient être complétées en mars 2012, et l’analyse préliminaire des données devrait prendre fin en avril 2012. Cette analyse s’effectuera par étapes : elle portera d’abord sur les résultats de la veinographie par cathéter et de l’échographie, puis sur ceux de la magnétique. L’équipe souligne que le niveau d’intérêt et le taux de réponse sont demeurés élevés tout au long de la période de recrutement. À Vancouver, 110 participants ont été recrutés. À Saskatoon, 70 personnes ont été recrutées et en sont à divers stades du protocole d’étude. Aucun chercheur ne connaît le statut des participants. Par ailleurs, l’équipe ne peut pas communiquer de résultats préliminaires à ce stade-ci. Lire les détails du protocole initial de l'étude de cette équipe (en anglais seulement).
-
Dr Jerry Wolinsky, Centre des sciences de la
santé de l’Université du Texas à Houston
L’équipe a recruté jusqu’ici environ 82 pour 100 du
nombre de participants prévu pour cette étude de cohorte. Ce
groupe comprend 10 volontaires en santé;
34 personnes atteintes d’une maladie neurologique;
22 ayant subi un AVC/AIT; 12 ayant présenté un SCI; 112
atteints d’une forme cyclique de SP; 44 atteints d’une forme
progressive secondaire de SP; 1 atteint d’une forme
progressive récurrente de SP; et 15 atteints d’une forme
progressive primaire de SP. Du nombre de personnes atteintes
de SP ou ayant présenté un SCI, 45 ont passé une VRM qui
faisait suite à un examen d’IRM. De plus, 10 des personnes
atteintes de SP ont accepté de se soumettre à une
veinographie transluminale. À ce jour, 2 ont obtenu leur
rendez-vous et 4 ont passé l’examen sans avoir subi de
complications. Aucune intervention thérapeutique n’est prévue
dans le cadre de ces investigations.
Le Dr Wolinsky et le spécialiste de l’imagerie
vasculaire par résonance magnétique de l’équipe, le
Dr Larry Kramer, tous deux membres du Groupe
d’experts scientifiques formé par les Instituts de recherche
en santé du Canada (IRSC) en collaboration avec la Société
canadienne de la sclérose en plaques, ont participé aux côtés
d’autres membres de leur équipe aux réunions du Groupe et ont
donné leur avis aux IRSC, à la demande de cet organisme.
Un résumé des travaux préliminaires de cette équipe a été
communiqué sous forme de présentation par affiches lors du
Congrès international de l'ECTRIMS/ACTRIMS qui a eu lieu en
octobre 2011. Les chercheurs ont eu recours à
l’échographie Doppler pour évaluer, selon une méthode à l’insu,
la qualité du drainage veineux. Parmi tous les participants, 48
sur 162 répondaient à au moins un des cinq critères de
diagnostic d’une anomalie du drainage veineux proposés par le
Dr Zamboni; 10 sur 48 répondaient à deux
critères de diagnostic d’une IVCC, mais aucun ne répondait à
plus de deux critères. Aucune différence significative n’a été
relevée entre les personnes atteintes de SP et les personnes
non atteintes de SP, ni entre les membres des sous-groupes de
personnes atteintes de SP. De même, aucune différence n’a été
constatée entre les personnes atteintes de SP et les personnes
non atteintes de SP quant aux mesures de la section
transversale des veines jugulaires internes et du flux veineux.
D’après les données qu’ils ont recueillies jusqu’à maintenant,
les chercheurs signalent que le nombre de cas d’IVCC recensés
dans leurs groupes de participants était moindre que celui qui
a été rapporté par d’autres groupes d’investigateurs. Ils
tentent maintenant de savoir si l’échographie peut être
complémentée ou supplantée par la VRM ou la veinographie
transluminale ou les deux (P1108 − « Prospective, case-control study of CCSVI with
imaging-blinded assessment: progress report focused on
neurosonography. » Barreto AD, Brod SA, Bui T, Jamelka
J, Kramer LA, Ton K, Cohen AM, Lindsey JW, Nelson F, Narayana
PA, Wolinsky JS (2011). MSJ 17(S10):S511-2. En anglais
seulement.)
Deux comptes rendus de recherche ont été soumis à l'examen aux fins de présentation au Congrès annuel de l'Académie américaine de neurologie qui sera tenu à la fin d’avril 2012.
Lire les détails du protocole initial de l’étude de cette équipe (en anglais seulement).
Regard sur l'avenir
Les sept équipes de chercheurs ont été choisies par un groupe
international d'experts dont faisaient partie des spécialistes
issus de domaines clés tels que la radiologie, la chirurgie
vasculaire et la neurologie. Les propositions de recherche
retenues devraient nous permettre d'établir, de la façon la plus
rapide et la plus exhaustive qui soit, l'importance du lien
éventuel entre l'IVCC et le processus pathologique de la SP. Pour
en savoir plus, veuillez cliquer sur le lien suivant : http://ivccsp.ca/mission/etudes.html.
Dix-huit mois après le début de leurs travaux, tous les chercheurs qui mènent ces études de deux ans ont fait des progrès considérables vers l’atteinte de leurs objectifs. Certaines des équipes communiquent leurs résultats préliminaires lors de congrès médicaux, et toutes ont prodigué des conseils techniques qui devraient permettre de faciliter et d’accélérer au maximum l’avancement des travaux. Leurs résultats guideront par ailleurs la conception de la phase initiale d’un essai clinique destiné à vérifier l’innocuité et l’efficacité du traitement de l’obstruction veineuse chez les personnes atteintes de sclérose en plaques. L’essai, qui sera subventionné par la Société canadienne de la SP et les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), devrait démarrer à la fin du printemps 2012.
Le prochain compte rendu des travaux réalisés par les sept équipes subventionnées paraîtra dans six mois.