Afficher ou imprimer ce document dans son format original.
Résumé
Les rapports d’étape livrés par sept équipes multidisciplinaires
après six mois de recherche sur l’IVCC
(insuffisance veineuse céphalorachidienne chronique) et la SP
indiquent que les chercheurs ont établi des protocoles rigoureux,
que leur campagne de recrutement va bon train et qu’ils ont
toutes les raisons de croire qu’ils parviendront à évaluer les
données recueillies et à livrer d’importants résultats au terme
de leurs travaux. Les sept études en question doivent durer
deux ans, mais leur déroulement sera surveillé étroitement
afin que des essais cliniques soient mis en place aussitôt que
les données fournies le justifieront. Amorcées le
1er juillet 2010, ces études ont été subventionnées à
hauteur de 2,4 millions de dollars par la Société canadienne
de la SP et la National Multiple Sclerosis Society (organisme
états-unien de la SP).
Détails
La plupart des équipes ont reçu l’approbation pertinente des
Institutional Review Boards, aux États-Unis, ou du Comité
d’éthique de la recherche, au Canada, avant de commencer leurs
travaux. Cette première étape essentielle est exigée par les
organismes de réglementation pour protéger les participants à la
recherche médicale.
sur la marche à suivre dans la tenue d’un essai clinique
Plus de 200 personnes ont déjà passé un examen d’imagerie faisant appel à la technologie prévue par l’étude dont elles font partie, dont le type d’échographie Doppler utilisé au départ par le Dr Paolo Zamboni et ses collaborateurs, la veinographie par résonance magnétique, la veinographie par cathéter, l’imagerie cérébrale et des méthodes de mesure clinique.
Devant l’immense intérêt de la collectivité de la SP pour l’IVCC, nous avons décidé de communiquer des rapports d’étape après six mois d’étude plutôt qu’après un an, comme on a l’habitude de le faire. Étant donné que les chercheurs recourent à une méthode à l’insu rigoureuse et à des groupes témoins dans le but d’obtenir des données objectives et exhaustives, les résultats finaux de leurs recherches ne seront communiqués qu’après la tenue de nombreux autres examens d’IRM et l’étude des clichés. Leurs études regrouperont plus de 1 300 personnes présentant une forme ou l’autre de SP dont le niveau de gravité et la durée de la maladie sont variables, des personnes atteintes d’une autre maladie et des témoins en santé.
« Nous sommes satisfaits des progrès rapportés par les équipes de chercheurs que nous avons subventionnées », reconnaît le Dr Tim Coetzee, directeur de la recherche à la National MS Society, « et nous espérons pouvoir diffuser le plus tôt possible les connaissances et les réponses qu’elles pourront apporter sur le lien possible entre l’IVCC et le processus pathologique de la SP. »
Jon Temme, premier vice-président de la recherche et des programmes de la Société canadienne de la SP, abonde dans ce sens : « Les subventions ont été accordées aux projets qui devraient nous permettre d’établir, de la façon la plus rapide et la plus exhaustive possible, l’importance du lien entre l’IVCC et le processus pathologique de la SP. Il est très encourageant de constater l’ampleur des progrès accomplis par tous les groupes de chercheurs. »
Les titulaires des subventions, comprenant des spécialistes en SP et en médecine vasculaire, font état de progrès dans l’établissement de leur équipe, l’élaboration de leurs protocoles, le recrutement des participants et le démarrage de leurs travaux, comme l’illustrent les résumés suivants.
-
Dre Brenda Banwell, Hôpital
pour enfants maladies, Toronto, Ontario. L’équipe de
la Dre Banwell a reçu l’approbation du Comité d’éthique de la
recherche l’automne dernier et a commencé à recruter des
participants et à rechercher des anomalies veineuses chez des
enfants et des adolescents atteints de SP et chez des témoins
appariés selon l’âge. Pour étudier l’anatomie des veines et de
la circulation veineuse, elle a eu recours à des techniques
d’IRM non effractives et à l’échographie. Les technologues en
échographie de son équipe ont reçu une formation sur les
techniques employées initialement par le Dr Zamboni.
Lire les détails de l’étude de la
Dre Banwell.
- Dre Fiona Costello, Hotchkiss Brain Institute, Université de Calgary, Calgary, Alberta. L’équipe de la Dre Costello a reçul’approbation du Comité d’éthique de la recherche l’automne dernier et a commencé à recruter un groupe représentatif de personnes atteintes de SP qu’elle comparera à des personnes atteintes d’une autre maladie neurologique et à des témoins en santé. Des technologues en échographie ont également été recrutés. Ils ont d’abord employé les mêmes techniques que le Dr Zamboni avait utilisées au départ. L’équipe de la Dre Costello a ralenti brièvement sa campagne de recrutement en attendant de pouvoir se servir d’un nouvel appareil d’IRM 3 Tesla (deux fois plus puissant que l’appareil d’IRM utilisé habituellement en clinique) pour procéder à des veinographies par résonance magnétique dont les résultats seront comparés à ceux des échographies. Lire les détails de l’étude de cette équipe.
- Dr Aaron Field, École de médecine et de santé publique de l’Université du Wisconsin, Madison. L’équipe du Dr Field aura recours à la veinographie par résonance magnétique et aux techniques d’échographie utilisées au départ par le Dr Zamboni pour dépister l’IVCC chez des personnes atteintes de SP, à un stade précoce ou avancé de la maladie, des témoins atteints d'une autre maladie neurologique et des volontaires en santé. Un technologue en échographie a été engagé et doit recevoir une formation sur les techniques utilisées par le Dr Zamboni. Le Dr Field a dû discuter avec l’Institutional Review Board (IRB) de certains détails de l’étude et de certains aspects du formulaire de consentement éclairé et il espère que ces questions seront résolues afin d’obtenir l’approbation de l’IRB dans les prochaines semaines pour pouvoir commencer les examens par IRM. Lire les détails de l’étude de cette équipe (en anglais seulement).
- Dr Robert Fox, Clinique de Cleveland, Cleveland. L’équipe du Dr Fox a reçu l’approbation de l’Institutional Review Board pour utiliser la veinographie par résonance magnétique, l’échographie, l’IRM et des mesures cliniques auprès de personnes atteintes de SP ou de personnes à risque de SP (SCI) afin de comparer leurs résultats à ceux des témoins. Deux chercheurs spécialisés en échographie ont reçu une formation sur les techniques utilisées au départ par le Dr Zamboni. Par ailleurs, l’équipe a obtenu un nouvel appareil d’échographie ayant déjà servi à d’autres études sur l’IVCC. L’équipe a constaté que plusieurs éléments de la méthodologie publiée étaient ambigus. Elle a donc standardisé le protocole et l’analyse des résultats dans le but de parvenir à l’obtention de résultats constants. Pour partager des idées et des solutions par rapport aux difficultés méthodologiques, l’équipe du Dr Fox a soumis à l’examen un résumé de ces travaux aux fins de présentation au congrès annuel de l’Académie américaine de neurologie, en avril. Lire les détails de l’étude de cette équipe (en anglais seulement).
- Dr Carlos Torres, L’Hôpital d’Ottawa, Université d’Ottawa, Ontario. L’équipe du Dr Torres a reçu l’approbation du Comité d’éthique de la recherche au cours de l’hiver et a démarré sans attendre la première étape de son étude, à savoir des examens d’imagerie (en l’occurrence la veinographie par résonance magnétique) de personnes non atteintes de SP. Les résultats obtenus seront comparés à ceux de personnes atteintes de SP. Les chercheurs ont réussi à surmonter plusieurs obstacles. Ils ont notamment dû discuter avec le Comité d’éthique de la recherche de certains éléments du formulaire de consentement éclairé expliquant aux participants la méthodologie et les conséquences possibles des interventions prévues. L’équipe recevra une formation sur les techniques d’échographie employées initialement par le Dr Zamboni. Elle s’affaire également à recruter d’autres participants. Lire les détails de l’étude de cette équipe.
- Dr Anthony Traboulsee, Clinique de SP du Centre hospitalier de l'Université de la Colombie-Britannique (UCB), Faculté de médecine de l'UCB; Dre Katherine Knox, Clinique de SP de Saskatoon, Université de la Saskatchewan. Les équipes de travail des deux centres ont reçu l’approbation du Comité d'éthique de la recherche et ont commencé le recrutement de participants et la réalisation des examens par balayage. Leurs technologues en échographie ont reçu une formation donnée par le Dr Zamboni. Ils utilisent également des techniques de veinographie par cathéter et de veinographie par résonance magnétique pour étudier la prévalence de l’IVCC chez des personnes atteintes de SP et des témoins non atteints de SP. Les radiologistes des équipes des Drs Traboulsee et Knox ont prévu une rencontre en février 2011 afin de s’assurer de l’uniformité des protocoles utilisés dans les deux centres. La progression du recrutement et l’étude se déroulent comme prévu dans les deux équipes. Lire les détails de leur étude.
- Dr Jerry Wolinsky, Centre des sciences de la santé de l'Université du Texas à Houston. L’équipe du Dr Wolinsky avait déjà obtenu son approbation de l’Institutional Review Board au printemps dernier. Le technologue spécialisé en échographie neurologique de l’équipe a reçu une formation approfondie sur les techniques de balayage échographique des régions intracrâniennes et extracrâniennes. Un grand nombre de participants ont déjà subi les examens par balayage de l’équipe du Dr Wolinsky, dont des personnes atteintes de l’une ou l’autre des formes de SP ou d’autres maladies ainsi que des personnes n’ayant aucun problème de santé connu. L’équipe éprouve toutefois de la difficulté à recruter des témoins non atteints de SP qui n’ont pas d’intérêt personnel pour l’étude. Par leurs travaux, le Dr Wollinsky et ses collègues cherchent à savoir s’il existe des techniques d’imagerie qui confirmeraient les résultats des échographiques. Ils espèrent aussi déterminer quelle est la méthode la plus fiable pour le diagnostic de l’IVCC. Lire les détails de l’étude de cette équipe(en anglais seulement).
Regard sur l’avenir. Les sept équipes ont été choisies par un groupe international d’experts duquel faisaient partie des spécialistes issus de domaines clés tels que la radiologie, la chirurgie vasculaire et la neurologie. Les propositions de recherche qui ont été retenues sont celles qui devraient nous permettre d’établir, de la façon la plus rapide et la plus exhaustive qui soit, l’importance du lien entre l’IVCC et le processus pathologique de la SP. Les équipes de recherche sont maintenant formées, et on travaille actuellement à l’élaboration des techniques de balayage à six des sept centres de recherche. Les chercheurs ont manifesté une volonté ferme de mettre en commun information et conseils techniques afin de faciliter la progression des travaux. Après six mois, les avancées de ces études menées sur deux ans sont considérables.
Le prochain compte rendu de l’évolution des travaux réalisés par les sept titulaires de subventions sera présenté dans six mois.