Une étude démontre l’efficacité de l’exercice contre résistance dans l’amélioration de la mobilité et de la qualité de vie

Résumé
Des femmes ayant participé à un entraînement contre résistance progressif (avec appareils de musculation) lors d’une étude de faible envergure ont vu leur aptitude à la marche s’améliorer significativement, de même que leur qualité de vie. Les auteurs de cette étude se sont appuyés sur des outils de mesure normalisés pour évaluer les effets de l’entraînement en question et ont mené une série d’entrevues auprès des participantes afin de recueillir des données détaillées sur l’impact global de cet entraînement sur leur qualité de vie. [Peter R. Giacobbi, Jr., Frederick Dietrich, Rebecca Larson, Lesley J. White. Adapted Physical Activity Quarterly. 2012, 29, 224 – 242]


L’étude
Huit femmes âgées de 40 à 63 ans ont participé à l’étude, laquelle était financée par la National MS Society (organisme états-unien de la SP). Chacune des participantes présentait depuis plusieurs années – soit de deux à seize ans – une forme cyclique de SP (poussées-rémissions) confirmée. Des évaluations de l’aptitude à la marche (mobilité, fonction motrice des jambes et tolérance à l’exercice) et des entrevues ont été menées avant le début de l’étude, à l’issue d’un programme d’exercices contre résistance progressif de quatre mois et environ huit mois plus tard. L’entraînement suivi par les participantes consistait en trois séances d’exercices hebdomadaires effectués sur des appareils de musculation standards dans un centre de conditionnement physique universitaire. Sous la supervision d’entraîneurs ayant déjà encadré des personnes atteintes de SP, chaque participante a exécuté un programme d’exercices personnalisé en fonction de ses capacités physiques et adapté au jour le jour selon son niveau de fatigue.

Les questions posées lors des entrevues portaient sur les expériences des participantes en matière d’activité physique, de sport et d’entraînement; l’impact de la SP sur leur quotidien et leurs activités physiques; leur attitude vis-à-vis du programme d’entraînement prévu par l’étude ainsi que les facteurs ayant favorisé leur participation à ce programme ou ayant fait obstacle à l’exécution de celui-ci. La dernière entrevue visait, d’une part, à déterminer dans quelle mesure les participantes avaient maintenu leur niveau d’activité physique huit mois après le programme d’exercices personnalisé et, d’autre part, à cerner les facteurs ayant facilité ou entravé la poursuite de leur programme.


Les résultats
L’aptitude à la marche des participantes s’est améliorée de plus de 13 %. Au cours des entrevues, toutes les participantes ont indiqué avoir constaté que leur endurance musculaire s’était améliorée ou que la fatigue musculaire survenait plus tardivement qu’auparavant. Elles ont également rapporté une augmentation de leur force musculaire et signalé que ces bienfaits avaient eu un impact sur l’accomplissement de diverses tâches quotidiennes. L’une des participantes a mentionné qu’elle n’utilisait plus de chariot électrique depuis longtemps pour se déplacer dans les grands magasins. Une autre participante a expliqué que, depuis qu’elle faisait de l’exercice, elle parvenait à mener une activité tous les jours de la semaine, alors qu’elle ne pouvait faire quoi que ce soit un jour sans devoir se reposer le lendemain.

Six des huit participantes ont constaté une amélioration de leurs capacités physiques ayant facilité l’exécution d’activités quotidiennes telles que les travaux d’entretien extérieur, le magasinage et diverses tâches domestiques. Sept des participantes ont aussi perçu un impact d’ordre social et déclaré qu’elles avaient pu se faire de nouveaux amis, partager un esprit de camaraderie entre elles et l’équipe de chercheurs, diminuer la charge qu’elles représentaient pour leurs proches aidants et se constituer un réseau de soutien. Six participantes ont également ressenti des bienfaits sur le plan émotionnel, comme l’émergence d’un sentiment de réalisation et de fierté ainsi qu’une amélioration de l’humeur. L’une d’elles s’est dite heureuse de pouvoir sourire plus souvent que par le passé.

À l’occasion des entrevues menées huit mois après la fin du programme d’exercice, les participantes ont cependant reconnu n’avoir pu maintenir l’intensité de leur entraînement, ce qui suggère l’importance du soutien du groupe ainsi que des bienfaits des relations établies au sein et à l’extérieur du centre d’entraînement.

Cette étude de faible envergure porte à croire qu’un entraînement contre résistance supervisé peut favoriser l’amélioration de la qualité de vie des femmes atteintes de SP cyclique. Elle laisse également supposer que les structures de soutien et les interrelations dont ces femmes bénéficient favorisent le maintien d’un entraînement physique. Il importe toutefois que les personnes désireuses d’entreprendre un nouveau programme d’exercice consultent leur médecin ou un physiothérapeute au préalable.

Source : National MS Society (organisme états-unien de la SP)