Résultats d’un essai clinique international de phase II consacré à l’utilisation des cellules souches mésenchymateuses dans le traitement de la sclérose en plaques


Les auteurs de l’essai clinique multicentrique international MESEMS (MEsenchymal StEm cells for Multiple Sclerosis) – mené sur le recours aux cellules souches mésenchymateuses (CSM) dans le contexte de la SP – ont rapporté qu’il est possible de prélever et de cultiver celles-ci et que leur utilisation est sans danger pour les personnes atteintes de SP et bien tolérée par ces dernières. Toutefois, les résultats obtenus dans le cadre de l’essai en question ne permettent pas d’établir que le traitement par CSM qui était à l’étude peut réduire l’activité inflammatoire (révélée par la présence de poussées et/ou de signes évocateurs d’une reprise de l’activité de la SP à l’IRM) chez les gens qui présentent une forme cyclique ou progressive de SP en phase active.

Selon les résultats de l’essai clinique, publiés dans la revue Lancet Neurology, le recours aux CSM n’a pas eu d’effets statistiquement significatifs quant au nombre de lésions rehaussées par le gadolinium à 24 semaines, principal paramètre d’évaluation de l’étude, laquelle consistait notamment à évaluer les cas d’inflammation aiguë chez des personnes aux prises avec une forme cyclique, progressive primaire ou progressive secondaire de SP en phase active. Le traitement par CSM n’a pas eu non plus d’incidence significative quant aux paramètres secondaires, y compris les résultats à l’IRM (p. ex. volume total de lésions rehaussées par le gadolinium et de lésions pondérées en T2, nombre total de lésions actives uniques combinées, différence de volume des lésions pondérées en T1 hypo-intenses) et diverses mesures cliniques (p. ex. scores obtenus au test de substitution SDMT et à l’échelle élaborée d’incapacité [EDSS]) à 24 semaines. Les chercheurs ont relevé une tendance à la baisse du taux annualisé de poussées (soit une réduction du nombre de poussées) parmi les personnes ayant reçu le traitement par CSM, mais cette propension ne s’est pas avérée significative sur le plan statistique. Aucune différence n’a par ailleurs été constatée quant aux événements indésirables graves entre le traitement par CSM et le traitement placebo, ce qui indique que le recours aux CSM est sans danger.

Bien que l’essai en question ait donné des résultats négatifs, les propriétés neuroprotectrices et réparatrices des CSM ont été démontrées dans le cadre d’autres études consacrées à des modèles précliniques de SP et à d’autres troubles neurologiques. Il est donc nécessaire d’obtenir davantage de données probantes pour établir l’efficacité des traitements faisant appel aux CSM ainsi que pour déterminer si ce type d’intervention a pour effet de régénérer les tissus endommagés, permettant ainsi de limiter l’aggravation de la maladie et de prévenir la progression de l’incapacité.

L’étude MESEMS constitue le premier essai de phase II multicentrique comparatif avec placebo, à répartition aléatoire et à double insu, mené en vue de l’évaluation de l’innocuité et de l’efficacité d’un traitement consistant à administrer par voie intraveineuse des cellules souches mésenchymateuses dérivées de la moelle osseuse à des personnes qui présentent une forme de SP en phase active. Contrairement à ce qui avait été le cas lors de l’essai réalisé précédemment sur l’immunosuppression suivie d’une greffe de cellules souches hématopoïétiques autologues (IGCSHA), les participants à l’étude MESEMS n’ont pas eu à subir de chimiothérapie intensive destinée à « relancer » leur système immunitaire. Le traitement par CSM qui a fait l’objet de cette étude représentait une option thérapeutique moins risquée que l’IGCSHA, pouvant, selon l’hypothèse des chercheurs, neutraliser les cellules immunitaires nocives impliquées dans le contexte de la SP et promouvoir le processus interne de réparation tissulaire. Ont participé à l’étude MESEMS 144 personnes atteintes de SP cyclique n’ayant pas bien répondu aux traitements existants, de même que des personnes aux prises avec une forme progressive primaire ou secondaire de SP. Toutes ces personnes présentaient des signes d’activité de la maladie, à savoir l’apparition de nouvelles lésions révélées par l’IRM ou la survenue récente d’une poussée de SP. Les chercheurs ont évalué les effets indésirables du traitement, ainsi que les bienfaits cliniques possibles de celui-ci, y compris l’atténuation de l’inflammation cérébrale, la réduction du nombre de poussées et de la progression des incapacités, et d’autres indicateurs de régénérescence possible au sein du système nerveux central.

L’essai clinique MESEMS a été mené par une équipe internationale de chercheurs et de cliniciens à l’œuvre dans quinze établissements répartis dans dix pays. L’étude MESCAMS (MEsenchymal StEm cell therapy for CAnadian MS patients) constitue le volet canadien de cet essai. Elle est dirigée par le Dr Mark S. Freedman (de L’Hôpital d’Ottawa et de l’Institut de recherche sur le cerveau et le psychisme de l’Université d’Ottawa) et le Dr James Marriott (du Centre des sciences de la santé de Winnipeg et de l’Université du Manitoba). Pour obtenir plus d’information sur l’étude MESCAMS, reportez-vous à la foire aux questions (FAQ) et à la fiche de renseignements qui y sont consacrées.

Les personnes atteintes de SP doivent faire preuve de prudence quant aux traitements par cellules souches dont les effets n’ont pas été clairement établis sur la base de données scientifiques probantes. Si vous avez des questions sur les traitements par cellules souches, veuillez communiquer avec votre équipe soignante afin d’en savoir plus relativement à ce type d’intervention.

Pour consulter l’article scientifique consacré à l’étude MESEMS, veuillez cliquer ici.