Les résultats de la phase II de l’étude CHOICE indiquent une réduction de l’activité de la maladie sous l’effet du daclizumab chez des patients atteints d’une forme rémittente de SP, en plus de révéler un mécanisme immunitaire jamais observé auparava

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Résumé

Au cours de cet essai clinique, 230 personnes atteintes d’une forme rémittente de SP, traitées par l’interféron bêta et présentant des signes d’activité de la maladie ont reçu soit l’une ou l’autre des deux doses de daclizumab (Biogen Idec et Facet Biotech Corp.) à l’étude, soit un placebo. Les clichés IRM réalisés dans le cadre de cet essai ont permis de constater que la plus forte des deux doses avait permis une réduction de l’activité de la maladie de 72 %, alors que la plus faible dose avait réduit cette activité de 25 %. Aussi, les analyses portant sur la réaction immunitaire ont révélé que cette réduction était associée à une augmentation importante du nombre de cellules tueuses naturelles CD56 de forte expression (dites CD56bright), ce qui constitue une observation inattendue. Le daclizumab est un anticorps monoclonal synthétisé en laboratoire dont l’action consiste à bloquer l’activité du récepteur alpha de l’interleukine-2 (IL-2), considéré comme un activateur clé de la réponse immunitaire dans la SP. L’utilisation de ce médicament a déjà été approuvée pour prévenir le rejet de greffes.
The Lancet Neurology
, version électronique publiée le 16 février 2010

Détails

L’étude CHOICE consistait en un essai clinique aléatoire, à double insu et comparatif, mené dans 51 centres répartis dans divers pays, soit les États-Unis, le Canada, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne. Le critère de sélection des participants, atteints d’une forme rémittente de SP et traités par l’interféron bêta, était que ceux-ci devaient présenter des signes d’activité de la maladie. Les participants ont été répartis de façon aléatoire comme suit : 78 sujets ont reçu une injection sous-cutanée de 1 mg de daclizumab toutes les 4 semaines, 75 sujets ont été traités par une dose de 2 mg de daclizumab administrée toutes les 2 semaines et 77 sujets ont reçu un placebo. Les participants ont été traités pendant 24 semaines et ont été suivis durant 48 semaines après l’arrêt du traitement. Le principal critère d’évaluation était le nombre total de lésions nouvelles ou ayant pris de l’ampleur, présentes dans le cerveau et rehaussées par le gadolinium (zones de détérioration active des tissus), que les chercheurs devaient mesurer à partir de clichés IRM, à intervalles de 4 semaines, entre la 8e et la 24e semaine de l’étude. L’évaluation d’autres critères a été basée sur des outils de mesure tels que l’échelle élaborée des incapacités (EDSS) et l’échelle d’évaluation fonctionnelle (MSFC). De plus, les effets du daclizumab sur certains types de cellules immunitaires ont été analysés.

Après 24 semaines de traitement, les clichés IRM ont révélé une réduction de 25 % du nombre de lésions nouvelles ou élargies chez les patients ayant reçu 1 mg de daclizumab, comparativement au groupe traité par l’interféron et le placebo. La réduction du nombre de ces lésions était de 72 % pour le groupe ayant reçu 2 mg de daclizumab. Toutefois, les scores d’évaluation clinique des patients traités par le daclizumab n’ont pas révélé d’amélioration importante par rapport aux patients traités par l’interféron et le placebo.

Le daclizumab n’a été associé à aucune variation importante du nombre de lymphocytes T ou B, pourtant reconnus pour jouer un rôle dans le déclenchement des poussées de SP. Cependant, le nombre de cellules tueuses naturelles CD56bright (de forte expression) observé chez tous les patients traités par le daclizumab s’est révélé de sept à huit fois supérieur à celui des personnes ayant reçu de l’interféron et le placebo.

Des effets indésirables graves – soit des infections pour la plupart – ont été observés chez 20 des 165 patients (soit 13 %) traités par le daclizumab et chez 4 des 77 patients (soit 5 %) à qui l’interféron et le placebo avaient été administrés. Toutes les infections ont été jugulées grâce à des traitements courants. De la 25e à la 44e semaine de l’étude, les effets secondaires touchant la peau, comme les éruptions cutanées, ont été plus fréquents chez les sujets traités par le daclizumab que chez les autres patients. Cette différence s’est toutefois estompée entre la 45e et la 72e semaine de l’étude. Deux patients traités par le daclizumab ont présenté des tumeurs malignes qui se sont révélées sans lien avec le traitement à l’étude.

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