La compagnie pharmaceutique Novartis a publié dernièrement les résultats de l’étude EXPAND, soit un essai clinique de phase III à double insu et à répartition aléatoire qui portait sur le siponimod administré par voie orale, une fois par jour, dans le contexte de la sclérose en plaques progressive secondaire (SPPS). Ces résultats ont également fait l’objet d’un article et d’un commentaire, rédigé par la Dre Luanne Metz et M. Wei-Qiau Liu (Université de Calgary), dans la prestigieuse revue The Lancet.
Le siponimod est un modulateur des récepteurs de la sphingosine-1-phosphate qui pénètre dans le système nerveux central (SNC) et se lie à des sous-types spécifiques des récepteurs de la sphingosine-1-phosphate (S1P). On trouve les récepteurs de la S1P à la surface de certaines cellules immunitaires, à savoir les lymphocytes T et les lymphocytes B, qui jouent un rôle dans la formation des lésions qui touchent le SNC dans le contexte de la SP. En se liant aux récepteurs de la S1P, le siponimod prévient l’activation de ces cellules nocives, plus particulièrement les lymphocytes B et les lymphocytes T CD4+ et CD8+, et leur libération subséquente, à partir des ganglions lymphatiques et du thymus, dans la circulation sanguine, puis dans le cerveau et la moelle épinière.
En tout, 1 645 personnes âgées de 18 à 60 ans qui étaient atteintes de SPPS et qui avaient obtenu un score de 3,0 à 6,5 à l’échelle élaborée d’incapacités EDSS ont pris part à l’étude. Les participants ont été répartis de façon aléatoire dans deux groupes, le premier (groupe traité) devant recevoir 2 mg du médicament à l’étude par voie orale une fois par jour, et le second (groupe témoin), un placebo, sur une période de trois ans ou jusqu’à ce que des données confirment la progression de l’incapacité.
Les résultats de l’étude EXPAND ont démontré que le siponimod avait satisfait au paramètre d’évaluation principal, lequel consistait en une réduction du risque de progression confirmée de l’incapacité, observée dans un délai de trois mois. Ce risque a été réduit de 21 % chez le groupe traité par rapport au groupe témoin après trois mois, et de 26 % après six mois. Les données d’imagerie ont quant à elles démontré que le siponimod avait permis de ralentir le taux d’atrophie cérébrale de 23 % et de diminuer le volume des lésions en T2 d’environ 80 % après 12 mois et après 24 mois. Une réduction du taux annualisé de poussées de 55 % a également été observée. En revanche, le traitement par le siponimod n’a eu aucun impact sur les résultats du test de la marche chronométrée sur 8 m (Timed 25 foot walk) et sur les résultats obtenus sur l’échelle SP de déambulation (MS Walking Scale).
Les effets indésirables du siponimod les plus fréquemment signalés lors de l’étude EXPAND sont les suivants : diminution du nombre de globules blancs, élévation des enzymes hépatiques, réduction du rythme cardiaque lors de l’amorce du traitement, œdème maculaire, hypertension, réactivation du virus varicelle-zona (zona), et convulsions.
Novartis a l’intention de soumettre le siponimod à l’approbation de Santé Canada en 2018 pour le traitement de la SPPS.