Résumé : Une vaste étude internationale portant sur la santé de la population et financée par SP Canada a révélé que les personnes vivant avec le virus de l’immuno-déficience humaine (VIH) – y compris les personnes porteuses de ce virus et traitées par un antirétroviral (ARV) – présentent un risque de SP significativement plus faible en comparaison de la population générale. Une infection par le VIH et l’administration d’un ARV pourraient avoir un effet protecteur contre la SP. La recherche consacrée aux virus dans le contexte de la SP devra se poursuivre pour qu’on en sache plus sur les facteurs de SP les plus précoces et les traitements potentiels contre cette maladie.
Contexte : De plus en plus de données probantes démontrent l’implication de virus dans le contexte de la SP. Par exemple, il a été établi que le virus d’Epstein-Barr (VEB) joue un rôle considérable dans l’apparition de la SP et qu’il est l’un des premiers facteurs déclencheurs de cette maladie. De plus, quelques études observationnelles ont permis de constater que les personnes porteuses du VIH présentent un risque de SP significativement plus faible par rapport au reste de la population.
Détails : L’étude dont il est ici question consistait à évaluer le risque de SP chez les personnes qui vivent avec le VIH et chez celles qui, parmi ces dernières, sont traitées par un ARV, puis à comparer ce risque à celui de la population générale.
Résultats :
- À partir de renseignements issus de bases de données administratives et de registres provenant du Canada et de la Suède, les scientifiques qui ont mené cette étude ont analysé des données sur la santé relativement à une cohorte de 29 163 personnes.
- Dans l’ensemble, ils ont constaté que les cas de SP étaient moins nombreux parmi les personnes porteuses du VIH comparativement aux autres sujets.
- Les scientifiques ont dénombré 14 cas de SP parmi les personnes vivant avec le VIH, au lieu des 26 cas de SP auxquels ils se seraient attendus.
- Le taux d’incidence de la SP chez les personnes porteuses du VIH était inférieur de 47 % au taux auquel les scientifiques se seraient attendus.
- Des taux de SP moindres ont aussi été relevés parmi les personnes porteuses du VIH traitées par un ARV.
Retombées : Tout comme la présence du VIH dans l’organisme, le recours à un ARV semble avoir un effet protecteur contre l’apparition de la SP. Cependant, nous ne savons pas encore pourquoi il en est ainsi. Une infection par le VIH se traduit par la déplétion d’un certain type de cellules immunitaires, à savoir les lymphocytes T CD4+, lesquels ont été associés à l’apparition de la SP. Or, l’effet protecteur d’une telle infection demeure même chez les personnes traitées par un ARV destiné à éliminer le VIH. Un traitement par un ARV pourrait aussi agir de façon à supprimer d’autres virus, tel le VEB, dont la présence est nécessaire pour que survienne la SP. D’autres études consacrées aux virus dans le contexte de la SP permettront d’en savoir plus sur les événements biologiques impliqués dans l’apparition de la SP ainsi que sur les traitements potentiels contre cette maladie.
Référence :
MCKAY, K. A., J. M. A. WIJNANDS, A. MANOUCHEHRINIA, F. ZHU, P. SEREDA, J. LI, M. YE, J. TRIGG, K. KOOIJ, A. M. EKSTRÖM, M. GISSLÉn, J. HILLERT, R. S. HOGG, H. TREMLETT et E. KINGWELL. « Risk of Multiple Sclerosis in People Living with HIV: An International Cohort Study », Ann Neurol, 2023. Pour consulter cet article, veuillez cliquer ici.
Information supplémentaire :
- Pour en savoir plus sur l’étude financée par SP Canada dont il a été question précédemment, cliquez ici.
- Vous pouvez également obtenir plus d’information en consultant la source suivante : Page Web intitulée « Tremlett’s MS Research Explained » (à propos des travaux de la chercheuse Helen Tremlett) – cliquez ici.