Point d’information : COVID-19 chez les personnes atteintes de sclérose en plaques (SP)

APERÇU :

Une initiative mondiale de mise en commun de données a été mise sur pied à la suite de l’apparition du nouveau coronavirus et en réponse au besoin de données probantes permettant d’orienter la prise en charge de la SP durant la pandémie. L’objectif de cette initiative consiste en la compréhension des risques associés à la COVID-19 pour les personnes atteintes de SP, de même qu’en la vérification des effets des médicaments modificateurs de l’évolution de la SP (MMÉSP) sur l’évolution de la COVID-19 ou sur les conséquences de celle-ci. Les données recueillies proviennent de 18 pays, dont le Canada. Le volet nord-américain de cette initiative mondiale, baptisée COViMS, est financé conjointement par le Consortium of MS Centers (CMSC, consortium de centres spécialisés en SP), la National MS Society (organisme états-unien de la SP) et la Société canadienne de la SP.

RÉSULTATS :

Une première analyse des données recueillies sur la scène internationale a permis d’établir qu’un âge avancé, la SP progressive, un degré accru d’incapacité (incapacité de marcher), les affections rénales chroniques et les maladies cardiovasculaires constituent des facteurs de risque d’issues cliniques moins favorables. Par ailleurs, aucun MMÉSP en particulier n’a pu être lié de façon évidente au risque de décès après ajustement selon diverses variables : âge, sexe, mobilité et maladies concomitantes. Une fréquence accrue d’admission à l’hôpital et aux soins intensifs et de recours à la ventilation artificielle a été associée aux MMÉSP qui ciblent la protéine CD20 (comme l’ocrélizumab et le rituximab) comparativement au diméthylfumarate.

Des données tirées du registre COViMS ont quant à elles fait l’objet d’une analyse dans un but de compréhension des résultats sur la santé. Ces données concernaient des personnes atteintes de SP qui ont eu la COVID-19 et qui provenaient de groupes de diverses origines (personnes blanches d’origine non hispanique et personnes noires/afro-américaines). Ainsi, 223 des 858 personnes atteintes de SP ayant contracté la COVID-19 étaient noires ou afro-américaines. En général, ces personnes n’avaient jamais fumé la cigarette, et elles étaient plus jeunes et atteintes de SP depuis moins longtemps que les sujets blancs. Par rapport aux Blancs, une plus grande proportion de Noirs/Afro-Américains était aux prises avec d’autres troubles de la santé (p. ex. maladie cérébrovasculaire, maladie pulmonaire chronique, diabète, hypertension ou obésité morbide). L’analyse des données a également montré un risque accru de résultats moins favorables chez les Noirs/Afro-Américains par rapport aux Blancs, même après ajustement selon l’âge, le sexe, des caractéristiques propres à la SP, le tabagisme et les maladies concomitantes lors de l’infection par COVID-19.

RETOMBÉES :

La collecte de données se poursuit en vue de l’approfondissement des connaissances sur les résultats en matière de santé. L’information ainsi recueillie permettra l’actualisation des conseils à l’intention des personnes atteintes de SP du monde entier en lien avec la COVID-19 (link). Soulignons que toutes les données collectées grâce au registre COViMS sont intégrées aux données réunies à l’échelle mondiale et qu’elles sont dépersonnalisées par souci de protection de la vie privée.

Références :

  • Résumé de l’approche utilisée dans le cadre de l’initiative mondiale de mise en commun de données – Multiple Sclerosis Journallink
  • Aperçu de l’initiative mondiale de mise en commun de données et de la contribution nord-américaine à cette initiative par l’intermédiaire du registre COViMS – link