Résumé
Les résultats préliminaires d’un petit essai clinique comparatif avec placebo, croisé à double insu et à répartition aléatoire ont montré que le cannabis fumé contribuait à diminuer la spasticité et la douleur chez les personnes ne répondant pas bien au traitement antispasmodique. [Jody Corey-Bloom MD PhD, Tanya Wolfson MA, Anthony Gamst PhD, Shelia Jin MD MPH, Thomas D. Marcotte PhD, Heather Bentley BA, Ben Gouaux BA. Canadian Medical Association Journal. CMAJ 2012. DOI:10.1503 /cmaj.110837]
Détails
Des chercheurs de l’Université de la Californie à San Diego ont mené un petit essai comparatif avec placebo, croisé à double insu et à répartition aléatoire sur l’efficacité et l’innocuité à court terme du cannabis inhalé contre la douleur et la spasticité associées à la SP. Y ont participé 30 adultes, soit 19 femmes et 11 hommes, dont la moyenne d’âge était de 51 ans. Parmi eux, 20 présentaient une forme progressive secondaire de SP et 10, une forme cyclique (poussées-rémissions) de la maladie. Vingt et un des participants étaient traités par un immunomodulateur (médicament modificateur de l’évolution de la SP) et 18 prenaient un antispasmodique. Au total, 80 % de tous les participants avaient déjà fumé du cannabis par plaisir, et 33 % en avaient fumé dans l’année précédant l’essai.
Les participants ont été répartis au hasard dans deux groupes : le groupe expérimental (qui devait fumer du cannabis contenant 4 % de delta 9-transtétrahydrocanna, une fois par jour durant trois jours) et le groupe témoin (qui devait fumer des cigarettes ne contenant pas de cannabis [placebo], une fois par jour durant trois jours). Les deux types de cigarettes préroulées étaient fournis par le National Institute on Drug Abuse (institut national américain sur l’abus de drogue). Les participants ont fait l’objet de deux séances de sélection avant le début de l’essai. Après une période d’épuration de 11 jours suivant la première phase de l’essai, les participants ont changé de groupe pour la deuxième phase.
Une diminution de la spasticité et de la douleur a été enregistrée dans le groupe expérimental, comparativement au groupe témoin. Aucun effet indésirable grave n’a été observé durant l’essai et, en général, l’inhalation de cannabis a été bien tolérée bien qu’elle ait été associée à des effets cognitifs aigus (euphorie).
Il faudra approfondir la recherche et expérimenter divers dosages afin d’obtenir les mêmes résultats positifs, tout en diminuant les effets négatifs sur les fonctions cognitives.