Afin d’évaluer le risque d’infection post-vaccinale par la COVID-19 associé à certains médicaments modificateurs de l’évolution de la SP (MMÉSP), Mme Maria Pia Sormani, Ph. D., de l’Université de Gênes, et son équipe de recherche ont analysé des données relatives à la vaccination contre la COVID-19 recueillies auprès de personnes atteintes de sclérose en plaques (SP) dans 27 centres de soins spécialisés en SP faisant partie d’un organisme italien contre la COVID-19. Cette analyse a révélé que les personnes vivant avec la SP, et plus particulièrement celles qui reçoivent un médicament ciblant la protéine CD20, tels l’ocrélizumab ou le fingolimod, continuent de présenter un risque d’infection par la COVID-19 même après avoir été vaccinées contre cette maladie. L’équipe de recherche a toutefois noté que le taux d’hospitalisation lié à une maladie grave causée par la COVID-19 s’est avéré moindre chez ces personnes après la vaccination, sauf chez celles qui étaient traitées par l’ocrélizumab.
Les données analysées par l’équipe de scientifiques concernaient plus de 19 000 personnes atteintes de SP et traitées par un MMÉSP qui avaient reçu au moins deux doses d’un vaccin à ARNm contre la COVID‑19 entre les mois de mars et de décembre 2021, soit avant la propagation du variant Omicron en Italie. Dans les huit mois qui ont suivi la dernière dose de vaccin chez ces personnes, 137 d’entre elles ont contracté une infection post-vaccinale par la COVID-19. Les scientifiques ont ainsi pu déterminer que le taux d’infection post-vaccinale était supérieur chez les personnes traitées par l’ocrélizumab (2 % plus élevé) ou le fingolimod (1,62 % plus élevé) par rapport à celles qui recevaient un autre MMÉSP. De plus, six personnes traitées par l’ocrélizumab ont été hospitalisées; parmi celles-ci, une a été admise aux soins intensifs avant de se rétablir. Le taux d’hospitalisation chez les personnes traitées par l’ocrélizumab s’est révélé semblable à ceux qui ont été enregistrés avant l’arrivée des vaccins contre la COVID-19 (16,7 % par rapport à 19,4 %). Aucun décès n’a par ailleurs été rapporté.
Ces résultats donnent à penser que, même si les personnes atteintes de SP qui sont traitées par l’ocrélizumab ou le fingolimod présentent un risque accru d’infection post-vaccinale par la COVID-19 par rapport à celles qui reçoivent un autre MMÉSP, elles ne sont pas plus susceptibles que les autres de souffrir d’une maladie grave causée par la COVID-19 ou de mourir de cette infection.
Somme toute, les résultats de cette étude constituent un rappel à la vigilance pour les personnes ayant la SP, dont le risque d’effets graves associés à la COVID-19 peut être supérieur. Les facteurs de risque d’hospitalisation liés à la COVID-19 comprennent un âge avancé, un degré élevé d’incapacités physiques, les maladies concomitantes (p. ex. diabète, hypertension, obésité, maladies cardiaques ou pulmonaires) la grossesse, la race et le groupe ethnique (p. ex. personnes des populations noires, hispaniques et autochtones). Les gens qui font partie des groupes à risque ou qui résident dans un établissement à risque élevé devraient continuer à suivre les directives de santé publique, et ce, peu importe leur statut vaccinal. Les personnes atteintes de SP qui sont immunodéprimées, y compris celles qui prennent un anticorps monoclonal ciblant la protéine CD20 (Ocrevus, Kesimpta, Rituxan ou médicaments biosimilaires), de même que les gens qui résident dans un établissement d’hébergement collectif à risque élevé, tels les centres de soins de longue durée, qui ont reçu une série vaccinale primaire de trois doses pourraient recevoir une dose de rappel (quatrième dose). Veuillez consulter vos fournisseurs de soins et les autorités de santé publique de votre région pour savoir si vous êtes admissible à une dose supplémentaire de vaccin ou à une dose de rappel puisque les intervalles entre les doses varient au pays selon les endroits. Il a été démontré que les doses de rappel augmentent la protection contre le variant Omicron du virus de la COVID-19. Des données probantes ont également permis d’établir que la vaccination, le port du masque, l’éloignement physique et le lavage des mains sont les stratégies les plus efficaces pour réduire le risque d’effets graves liés à la COVID-19 et ralentir la propagation du coronavirus.
La Société canadienne de la SP continue de collaborer avec des organismes de la SP, des chercheurs et des fournisseurs de soins de santé du monde entier pour offrir aux Canadiens et aux Canadiennes qui vivent avec la SP des lignes directrices à jour relativement à la COVID-19.
Ressource :
Une version prépublication de l’article relatif à l’étude dont il est ici question est offerte en ligne.