Résumé : On sait que le tabagisme accroît le risque d’apparition et de progression de la sclérose en plaques (SP). L’étude dont il est ici question a révélé que le tabagisme, d’une part, et l’exposition à la fumée secondaire, d’autre part, ont une incidence négative sur la progression de la SP, et que les personnes qui ont continué de fumer après avoir reçu un diagnostic de SP étaient exposées à un risque accru de détérioration de leurs capacités physiques, psychologiques et cognitives et d’accélération de la progression de la maladie, comparativement aux non-fumeurs. Les résultats de cette étude mettent en lumière les bienfaits potentiels de l’abandon du tabagisme.
Détails : C’est bien connu : le tabagisme accroît le risque d’apparition de la SP et d’accélération de la progression de cette maladie. Dans l’étude en question, une équipe de recherche a examiné les effets du tabagisme, de la fumée secondaire et du tabac sans fumée (également appelé tabac à priser) sur la progression de la SP, de même que sur les capacités cognitives et la qualité de vie des personnes atteintes de cette maladie. En tout, 9 089 personnes inscrites à un registre suédois de la SP ont été classées en fonction du type d’exposition au tabac (personne n’ayant jamais fumé de sa vie, ancien fumeur, fumeur, consommateur de tabac sans fumée) lors de l’établissement du diagnostic de SP, puis elles ont été suivies pendant une période maximale de 15 ans après celui-ci. Les scientifiques ont évalué les variations de la gravité de la maladie et des incapacités au moyen de l’échelle élaborée d’incapacités de Kurtzke (ou échelle EDSS) à partir de la date du diagnostic et tout au long du suivi.
Résultats : Il est ressorti de l’étude que le score EDSS était plus élevé chez les fumeurs que chez les non-fumeurs au moment du diagnostic et qu’il augmentait plus vite au fil du temps chez les fumeurs et les anciens fumeurs que chez les personnes qui n’avaient jamais fumé de leur vie. De plus, les fumeurs étaient exposés à un risque accru de détérioration de leurs capacités physiques, psychologiques et cognitives, comparativement aux non-fumeurs. De même, le score EDSS lors de l’établissement du diagnostic était plus élevé chez les personnes atteintes de SP exposées à la fumée secondaire que chez celles qui n’y avaient jamais été exposées, et le score EDSS augmentait plus rapidement chez les personnes qui continuaient d’être exposées à la fumée secondaire. En revanche, la consommation de tabac sans fumée, qui est souvent une solution de rechange au tabagisme, n’a pas été associée à une augmentation de l’activité de la SP ni à une accélération de la progression de cette maladie. Enfin, l’étude a démontré que les personnes qui ont continué à fumer après avoir reçu un diagnostic de SP avaient un pronostic plus sombre que les non-fumeurs.
Retombées : Cette étude contribue à enrichir le corpus croissant de connaissances sur les répercussions du tabagisme actif et passif (fumée secondaire), en ce sens qu’il accroît le risque de SP et accélère la progression de cette maladie. Elle permet également de mieux faire connaître les risques d’apparition et de progression de la SP associés au tabagisme et à l’exposition à la fumée secondaire. Pour savoir comment vous y prendre pour cesser de fumer ou aider quelqu’un parmi vos proches à le faire, consultez la page Les outils pour une vie sans fumée sur le site du gouvernement du Canada.
Référence :
L’article « Influence of oral tobacco versus smoking on multiple sclerosis disease activity and progression » a été publié le 31 mars 2023 dans le Journal of Neurology, Neurosurgery & Psychiatry. Pour consulter cet article, veuillez cliquer ici.
Information complémentaire :
Pour en savoir plus sur le tabagisme et les autres facteurs de risque de SP, cliquez ici.