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Résumé
Une étude des dossiers de plus de 5 000 personnes atteintes de
SP a permis à ses
auteurs de lier certains facteurs, en l’occurrence les troubles
moteurs (telle une raideur musculaire ou spasticité) observés au
début de la maladie et le genre masculin, à une évolution
accélérée de la forme cyclique (poussées-rémissions) de
SP vers la forme
progressive secondaire de cette maladie. Ces travaux ont été
subventionnés par l'organisme états-unien de la SP (National Multiple Sclerosis
Society) et la Société canadienne de la SP, entre autres. Koch M,
Kingwell E, Rieckmann P, Tremlett H; UBC MS Clinic Neurologists.
J Neurol Neurosurg Psychiatry, 2010 Sep; 81(9) :1039-43.
Diffusé en ligne le 16 juillet 2010.
Détails
Parmi les 85 % de personnes qui ont d’abord reçu un
diagnostic de SP cyclique (SPC), nombreuses sont celles qui
verront leur état évoluer vers la forme progressive secondaire de
la SP (SPPS). Le cas échéant, la maladie progressera de manière
plus constante et sera accompagnée ou non de poussées. Bien que
nous disposions de quelques indices, nous ne comprenons pas
encore à fond les mécanismes à l’origine des poussées et de la
progression de la maladie. Soulignons que le taux de progression,
la gravité de l’évolution et les symptômes typiques de la SP sont
imprévisibles et variables d’une personne à l’autre. La recherche
se poursuit dans le but de découvrir les facteurs de risque
possibles de progression de la SP et les marqueurs qui aideront à
prévoir l’évolution de la maladie. Ces données faciliteraient
grandement la prise de décision quant au traitement à
instituer.
À partir d’une base de données contenant les dossiers de
personnes atteintes de SP suivies à l’une des quatre cliniques de
SP de la Colombie-Britannique, au Canada, l’équipe a sélectionné
des personnes qui avaient présenté d’emblée une forme cyclique
(poussées-rémissions) de SP. Des données ont ainsi été
recueillies sur 5 169 patients. De ce nombre,
1 821 (35 %) avaient vu leur état évoluer vers une
forme progressive secondaire durant la période d’observation,
soit de 1980 à 2003. Étant donné que l’équipe voulait étudier
l’« évolution naturelle » de la SPPS, les données sur
les personnes qui entreprenaient un traitement immunomodulateur
étaient exclues de l’étude dès le premier jour de leur
traitement.
Dans le groupe non traité, la période de temps médiane écoulée
entre le début de la maladie et l’apparition de la forme
progressive secondaire était de 21,4 ans, mais l’écart de
variabilité était très vaste. Les 25 % de patients chez
qui l’évolution était le plus lente ont vu apparaître la forme
progressive secondaire plus de 32 ans après le diagnostic.
Les chercheurs ont constaté que la présence de troubles moteurs
au début de la maladie (par ex. tremblements incontrôlés ou
spasticité) et le genre masculin étaient associés à une évolution
accélérée vers la SPPS et à l’apparition à un plus jeune âge que
la moyenne de cette forme de SP. La période de temps médiane
écoulée entre le début de la maladie et l’apparition de la forme
progressive secondaire était de 18,6 ans chez les patients
qui avaient présenté d’emblée des troubles moteurs, et de
22,0 ans chez ceux qui n’avaient pas présenté ce genre de
troubles au stade précoce de la maladie. La période de temps
médiane écoulée entre le début de la maladie et l’apparition de
la forme progressive secondaire était de 17,1 ans chez les
hommes, comparativement à 22,7 ans chez les femmes. Par
ailleurs, l’apparition de la maladie à un jeune âge était
associée à une progression ralentie vers la SPPS, mais aussi à
l’apparition à un plus jeune âge que la moyenne de cette forme de
SP. L’influence présumée des immunomodulateurs sur la progression
vers la SPPS ne peut être dégagée de cette étude.