Impact psychosocial et cognitif de la SP bénigne au long cours

Résumé
Des chercheurs de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) et des neurologues de la clinique de SP de la UBC ont comparé certaines caractéristiques d’un groupe de personnes atteintes de SP bénigne (EDSS < 3,0, 20 ans après l’apparition de la maladie) à celles d’un groupe de personnes dont la SP bénigne a évolué au point d’atteindre un degré d’incapacité de plus de 3,0 sur l'échelle étendue d'incapacité de Kurtzke (EDSS). L’équipe de chercheurs et de neurologues a noté de légères différences quant à la présence de dépression et à la qualité de vie liée à la santé mentale entre les deux groupes. Elle a aussi constaté que, par rapport au groupe dont la SP bénigne avait évolué vers une autre forme de SP, le groupe de personnes atteintes de SP bénigne de longue date (EDSS ≤ 3,0 pendant au moins 25 ans) présentait moins de fatigue, avait une meilleure qualité de vie physique, avait plus de succès sur le marché du travail et présentait moins souvent de troubles cognitifs.
[Ana-Luiza Sayao, M.D., Anna-Marie Bueno, B. Sc., Virginia Devonshire, M.D., neurologues de la clinique de SP de l’Université de la Colombie-Britannique*, et Helen Tremlett, Ph. D.]

Détails
Des chercheurs et des cliniciens de l’UBC ont réévalué 61 patients 30 ans après l’apparition de la SP chez ces derniers. De ces 61 patients, 36 avaient un tableau clinique qui correspondait toujours à une SP bénigne (groupe 1), et 25 avaient vu leur état s’aggraver (groupe 2), et ce, malgré qu’on ait jugé que leur SP était toujours bénigne après dix ans et après vingt ans. Les deux groupes ont été comparés sur la base des caractéristiques essentielles suivantes : genre, âge, évolution de la maladie et nature des premiers symptômes, présence de dépression ou de fatigue, qualité de vie liée à la santé, cognition et statut professionnel.

Les personnes du groupe 2 avaient davantage tendance que celles du groupe 1 à présenter de la fatigue, une condition physique réduite, des changements négatifs relativement au statut professionnel et des troubles cognitifs. Cependant, aucune différence significative n’a été constatée entre les deux groupes en ce qui a trait à la dépression et à la qualité de vie liée à la santé mentale. 

Le diagnostic de SP bénigne repose principalement sur le résultat obtenu par le patient sur l’échelle étendue d’incapacité de Kurtzke (EDSS) et sur sa capacité ambulatoire. Toutefois, les données de la présente étude démontrent que les évaluations globales de la qualité de vie liée à la santé peuvent ne pas correspondre au résultat obtenu sur l’EDSS, selon l’évaluation du neurologue. Il semble que les personnes qui sont atteintes d’une SP qui demeure bénigne sur une longue période bénéficient d’avantages allant au-delà de la marche. La valeur pronostique d’un tel diagnostic demeure toutefois limitée puisqu’un nombre considérable de personnes ayant d’abord reçu un diagnostic de SP bénigne verront leurs incapacités progresser au fil du temps.