Résumé
Une équipe de chercheurs de l'Université de la Colombie-Britannique a examiné les dossiers de toutes les personnes de cette province qui ont fréquenté une clinique de SP entre 1980 et 2004 et qui avaient reçu un diagnostic certain de SP (le suivi des dossiers a été autorisé jusqu'à la fin de l'étude, soit en 2009). L'étude, effectuée à partir de la base de données sur la SP de la Colombie-Britannique, avait pour but de repérer les cas d'amélioration naturelle des scores d'incapacité mesurés au moyen de l'échelle étendue d'incapacité de Kurtzke (EDSS). Les chercheurs ont relevé une amélioration des scores dans certains cas et, dans d'autres, un maintien de l'amélioration, à des intervalles de un an et de deux ans, chez des personnes qui ne prenaient pas de médicaments modificateurs de l'évolution de la SP. Ces résultats militent en faveur d'un accroissement des études sur la physiopathologie sous-jacente de la SP et sur les possibilités qu'elles pourraient offrir dans la mise au point de traitements conçus pour favoriser et prolonger l'atténuation naturelle des incapacités chez les personnes atteintes de SP. [Helen Tremlett, Feng Zhu, John Petkau, Joel Oger, Yinshan Zhao and the BC MS Clinic Neurologists. Mult Scler, publié en ligne le 26 juin 2012. DOI: 10.1177/1352458512439119]
Détails
Des chercheurs de l’Université de la Colombie-Britannique ont examiné 16 132 scores EDSS (7 653 annuels et 5 845 bisannuels) de personnes atteintes de SP. Des 7 653 scores relevés chaque année auprès de 2 961 patients, 14,9 % montraient une amélioration supérieure à 0,5 point, 8,3 %, une amélioration supérieure à 1 point et 2,2 %, une amélioration supérieure à 2 points. Les scores de détérioration correspondants étaient de 32,9 %, 20,5 % et 7,9 % respectivement. Dans 53 % des données enregistrées pour chacun des intervalles (un an et deux ans), aucun changement n’a été observé.
Certaines caractéristiques des participants semblaient augmenter la probabilité d’une amélioration du score EDSS : être une femme, être jeune, avoir la maladie depuis peu, avoir présenté d’emblée la forme cyclique (poussées-rémissions) de la maladie, avoir une incapacité modérée (et non légère ni sévère) et avoir déjà subi un épisode d’aggravation (non associé à une poussée). Cependant, de nombreux participants avaient connu des périodes d’amélioration, y compris ceux dont l’état était stable auparavant et ceux qui étaient atteints d’une forme progressive primaire de SP.
Contrairement aux personnes chez qui la maladie avait d’abord évolué selon une série de poussées, les personnes les plus âgées, celles qui avaient la SP depuis longtemps et celles qui présentaient une forme progressive primaire de SP avaient bénéficié moins souvent d’une amélioration de leur état.
Ces observations ont des incidences cliniques sur les études d’évaluation du degré d’atténuation des incapacités, en particulier celles qui sont menées sur des traitements expérimentaux. Les chercheurs doivent savoir qu’en l’absence d’un groupe témoin (qui prend un placebo et non le médicament à l’essai), une amélioration de l’état des patients peut survenir de façon naturelle et peut dépendre de certaines caractéristiques des participants.