Contexte. Des chercheurs s’intéressent actuellement à l’utilisation de cellules souches mésenchymateuses (CSM) comme traitement potentiel de la sclérose en plaques (SP). Les CSM sont présentes dans de nombreuses parties de l’organisme, notamment la moelle osseuse, la peau et les graisses. À ce jour, des études en laboratoires sur des animaux et des essais cliniques préliminaires menés auprès d’êtres humains ont donné des résultats prometteurs quant à l’innocuité et à l’efficacité potentielle des CSM pour réduire l’inflammation et favoriser la réparation des lésions. Afin de vérifier l’innocuité d’un traitement par CSM contre la SP, un groupe international de chercheurs a procédé à un essai clinique de phase II, lequel a été réalisé dans quinze établissements répartis dans dix pays. L’étude MESCAMS (Mesenchymal Stem cell therapy for Canadian MS patients) constitue le volet canadien de cet essai. Elle est dirigée par le Dr Mark S. Freedman (neurologue à l’Hôpital d’Ottawa et professeur à l’Institut de recherche sur le cerveau et le psychisme de l’Université d’Ottawa) et le Dr James Marriott (du Centre des sciences de la santé de Winnipeg et de l’Université du Manitoba) et est financée en partie par la Fondation pour la recherche scientifique sur la SP, le gouvernement du Manitoba et un bailleur de fonds privé. Les chercheurs tentent de savoir si ce traitement est sans danger dans le contexte de la SP et s’il peut contribuer à la réduction de l’inflammation cérébrale nocive ainsi qu’à la réparation des tissus lésés au sein du système nerveux central. Parmi les avantages associés au traitement par CSM, mentionnons que ce dernier ne requiert pas de chimiothérapie intensive, contrairement à la greffe de moelle osseuse utilisée dans le traitement de la SP.
Étude. L’étude croisée à répartition aléatoire et à double insu sur le recours aux CSM pour le traitement de la SP a été réalisée dans dix pays, dont le Canada, où les travaux ont été menés dans deux centres, à savoir l’Hôpital d’Ottawa et le Centre des sciences de la santé de Winnipeg. Ont pris part cette étude des personnes atteintes de SP cyclique n’ayant pas bien répondu aux traitements existants, de même que des personnes aux prises avec une forme progressive primaire ou secondaire de la SP. Les participants ont été répartis de façon aléatoire dans deux groupes; le premier devait recevoir une seule perfusion de CSM autologues (cellules souches prélevées sur le sujet lui-même) à la semaine 0 de l’étude, puis une perfusion d’un traitement placebo (solution inactive) à 24 semaines; le second groupe devait recevoir une seule perfusion d’un traitement placebo à la semaine 0, puis une perfusion de CSM autologues à 24 semaines. Les participants ont fait l’objet d’un suivi de plus de 48 semaines. Les chercheurs espéraient en apprendre plus sur les bienfaits cliniques potentiels du traitement, y compris la réduction de l’inflammation cérébrale (mesurée grâce à l’analyse des lésions décelées par l’imagerie par résonance magnétique [IRM]), la diminution des poussées, le ralentissement de l’évolution de l’incapacité et plusieurs autres indicateurs potentiels de réparation du système nerveux central.
Résultats. Les données recueillies lors de l’essai ont permis de démontrer que le traitement par CSM est sans danger pour les personnes atteintes de SP. Aucune différence n’a été constatée quant aux événements indésirables graves entre le traitement par CSM et le traitement placebo (solution inactive). Les résultats obtenus n’ont pas permis de mettre en évidence des effets statistiquement significatifs relativement au principal paramètre d’évaluation, soit le nombre de lésions rehaussées par un agent de contraste et mesurées par IRM à 24 semaines chez les participants ayant reçu le traitement par CSM. Les chercheurs ont toutefois décelé une forte tendance à la baisse du taux de poussées chez les participants ayant reçu le traitement par CSM, comparativement au groupe témoin. Les chercheurs poursuivent l’analyse des données recueillies afin de vérifier si le traitement à l’étude a eu une incidence sur d’autres mesures cliniques et d’IRM, notamment sur la réparation de la myéline.
Pour en savoir plus sur cette étude internationale, cliquez sur le lien suivant (information en anglais seulement) : MESEMS.
Pour obtenir plus d’information sur l’étude MESCAMS, reportez-vous à la foire aux questions (FAQ) et à la fiche de renseignements qui y sont consacrées.