Alimentation et SP

Saviez-vous qu’une alimentation saine peut ralentir l’activité de la maladie dans le contexte de la SP? En choisissant des aliments nutritifs, vous aidez votre corps et votre cerveau à demeurer en santé. Apprenez-en plus sur le lien entre l’alimentation et la SP auprès de trois personnes ravies d’aborder ce sujet.  

Lien entre la SP et l’alimentation 

Maintes personnes affirment que « nous sommes ce que nous mangeons », et avec raison. Les aliments que nous consommons nous apportent les éléments nutritifs indispensables au bon fonctionnement de toutes les parties de notre organisme. En cas de SP, l’adoption d’une alimentation saine – composée de fruits, de légumes, de noix et de bons gras – peut notamment contribuer à l’atténuation des symptômes.  

La Dre Catherine Larochelle, chercheuse et neurologue, indique qu’un lien a été établi entre une alimentation saine et une activité moindre de la maladie dans le contexte de la SP. Mais qu’entend-on exactement par « alimentation saine »? Selon la Dre Larochelle, une bonne alimentation doit être riche en fibres et comporter de grandes quantités de fruits et de légumes frais. Le régime méditerranéen, fondé sur une faible consommation de viandes transformées, de sucres raffinés et de gras saturés, constitue un bel exemple d’alimentation saine pour les personnes atteintes de SP.  

À l’opposé, une alimentation peu équilibrée comporte souvent des gras nocifs, des sucres raffinés et des aliments « ultratransformés » (qu’on dit aussi « hautement transformés »). Sont qualifiés d’ultratransformés les aliments fabriqués en usine dont les matières premières ont subi d’importantes transformations et qui comprennent des ingrédients non naturels tels que des colorants synthétiques, des arômes artificiels et des additifs, soit des produits améliorant la conservation ou le goût des aliments. Les aliments ultratransformés favorisent les excès alimentaires. Le régime occidental (riche en aliments transformés, entre autres) figure parmi les régimes les moins sains.  

Une alimentation à forte teneur en sel (sodium), en sucre et en gras malsains peut aggraver la SP en favorisant l’inflammation et en entraînant un déséquilibre de la flore intestinale (ou microbiote intestinal – ensemble des microorganismes présents dans l’intestin).  

Une alimentation équilibrée riche en aliments anti-inflammatoires, y compris des fruits, des légumes, des grains entiers et de bonnes protéines, peut limiter l’inflammation et favoriser une bonne santé générale, en plus de faciliter la prise en charge de la SP.  

Quoi manger en cas de SP : perspective d’une personne atteinte de SP  

C’était à la fin de 2012. Marielle avait passé la journée au Mall of America (immense centre commercial) avec sa famille. Le lendemain matin, un de ses orteils était engourdi. Marielle a d’abord cru que les heures de marche de la veille étaient en cause. Or, voyant que l’engourdissement persistait, Marielle a fait des recherches sur ce symptôme ainsi que d’autres qu’elle ressentait. Elle n’a donc pas été très surprise, plus tard, quand les médecins lui ont appris qu’elle avait la sclérose en plaques.  

Avant le diagnostic de SP, Marielle se préoccupait peu de ce qu’elle mangeait. Elle avait pris de mauvaises habitudes alimentaires durant sa jeunesse, qu’elle a par la suite conservées à l’âge adulte. Pour elle, la nourriture était associée au confort et aux célébrations familiales. À 21 ans, elle pesait près de 136 kilos (300 livres).   

Lorsque le diagnostic de SP a été posé, l’attitude de Marielle par rapport à l’alimentation a changé : elle a consulté une diététiste et suivi des cours sur la nutrition afin de modifier ses habitudes. Marielle affirme aujourd’hui que le fait de bien s’organiser constitue pour elle une stratégie gagnante quant à son alimentation. Elle planifie ses repas de la semaine, congèle de grandes quantités d’aliments sains et coupe à l’avance des fruits et des légumes. Quand elle s’est rendu compte que la consommation d’aliments à haute teneur en sodium aggravait ses engourdissements et ses raideurs, elle a cherché à réduire son apport en sel en évitant les aliments transformés, le prêt-à-manger, les collations salées et les repas congelés.  

Afin d’aider les personnes atteintes de SP à améliorer leurs habitudes alimentaires, Marielle partage quelques conseils qui lui ont été utiles :  

  • Au supermarché, servez-vous du tableau de la valeur nutritive pour faire de bons choix.  

  • Ajoutez des graines de lin à vos repas aussi souvent que possible afin d’accroître votre consommation de fibres.  

  • Utilisez de plus petites assiettes pour limiter vos portions.  

Depuis qu’elle a modifié son alimentation, Marielle a l’impression d’avoir plus d’énergie qu’avant. Son brouillard mental a diminué, et elle se sent plus heureuse. Elle recommande aux personnes atteintes de SP qui souhaitent réduire l’activité de la maladie en changeant leurs habitudes alimentaires de consulter le Guide alimentaire canadien. Elle ajoute par ailleurs qu’il importe de faire preuve d’indulgence envers soi-même lorsqu’on essaie d’apporter des changements à ses habitudes.  

Quoi manger en cas de SP : perspective d’une infirmière spécialisée en SP

Peggy Cook exerce en tant qu’infirmière-ressource spécialisée en SP à la clinique de SP de l’Hôpital régional de Saint John, au Nouveau-Brunswick. Selon elle, les gens qu’elle reçoit à la clinique sont très occupés et ont tendance à opter pour des solutions rapides et faciles à l’heure des repas. Malheureusement, les aliments prêts à servir entrent souvent dans la catégorie des aliments ultratransformés, lesquels sont riches en sel et en sucre. Or, le sel et le sucre consommés en trop grande quantité peuvent non seulement contribuer à l’aggravation des symptômes de SP, mais aussi entraîner un sentiment de léthargie et une réduction de l’activité physique.  

Par ailleurs, les troubles de la motricité que présentent parfois les personnes atteintes de SP compliquent certaines tâches en cuisine, notamment le découpage des légumes et la mesure des ingrédients. Ayant soigné des centaines de personnes atteintes de SP, Peggy est d’avis qu’une alimentation équilibrée peut accroître le bien-être. Voici les conseils qu’elle formule à l’intention des personnes qui ont la SP afin d’aider ces dernières à améliorer leur alimentation, même lorsque la maladie semble plus active :  

  • Commencez par faire de petits changements. Si vous tentez de tout corriger du jour au lendemain, vous risquez de ressentir de la frustration.  

  • Encouragez-vous en faisant l’ajout d’une option santé à votre planification de repas au lieu d’éliminer certaines choses moins saines. Par exemple, pour vos collations, vous pourriez opter pour 30 grammes de noix non salées ou quelques fraises fraîches.  

  • Évitez le plus possible le prêt-à-manger.  

  • Planifiez vos repas de la semaine. Vous éviterez ainsi d’aller au supermarché plus d’une fois par semaine.  

  • Demandez à vos amis de vous faire des suggestions santé.  

  • Consultez une diététiste avant d’apporter d’importants changements à votre alimentation.  

Parmi les ressources suggérées par Peggy figurent le Guide alimentaire canadien, le site MSology et les ressources offertes par l’organisme SP Canada. Elle mentionne également qu’on peut trouver des recettes santé en faisant des recherches sur Internet.   

Quoi manger en cas de SP : perspective d’une chercheuse spécialisée en SP  

La Dre Larochelle recommande aux gens de varier leur alimentation pour éviter toute carence nutritionnelle. Elle conseille également aux personnes atteintes de SP de limiter leur consommation d’aliments ultratransformés, de gras saturés, de sucres raffinés et de viandes transformées. Selon elle, lorsqu’on veut améliorer son alimentation, il faut commencer par accroître son apport en fruits et en légumes frais, puis en fibres. Cela pourrait contribuer à l’atténuation des symptômes de SP et, en prime, à la préservation de la santé du cœur et du cerveau et à la réduction du risque de multiples maladies, y compris le cancer.  

D’après la Dre Larochelle, aucun aliment n’a été lié à la survenue de poussées de SP ou à l’apparition de nouvelles lésions. Néanmoins, les personnes atteintes de SP doivent éviter, selon elle, d’avoir un menu principalement composé d’aliments riches en sucre et en gras, et ce, afin de réduire le risque d’augmentation de l’activité de la maladie. 

Par-dessus tout, elle recommande de consulter un ou une diététiste ou d’obtenir un avis professionnel en vue de l’élaboration d’un régime alimentaire personnalisé. Lorsque celui-ci aura été établi, assurez-vous de lire les tableaux de valeurs nutritives. Si vous avez besoin de plus d’information, tournez-vous vers des sources fiables.  

Selon la Dre Larochelle, la meilleure approche consiste à choisir des aliments sains que vous aimez et à favoriser la variété.  

Alimentation et SP : comment modifier son alimentation pour se sentir mieux  

Si vous avez la SP, votre alimentation peut influer grandement sur la façon dont vous vous sentez. Il n’existe pas de stratégie universelle dans le contexte de la SP, mais un fait demeure : une consommation moindre de viandes transformées et une augmentation de l’apport en fibres procureront des bienfaits dans la plupart des cas. Votre alimentation devrait également comporter une grande quantité de fruits et de légumes frais. Enfin, en limitant votre consommation de sucre, de sel, de gras saturés et d’aliments ultratransformés, vous pourriez atténuer certains de vos symptômes de SP.