Traitement non effractif prometteur susceptible de favoriser la réparation tissulaire et la remyélinisation en cas de sclérose en plaques

Résumé : Des scientifiques ont découvert que l’hypoxie intermittente aiguë (HIA), soit une intervention non médicamenteuse consistant à réduire pendant de courtes périodes l’exposition à l’oxygène, permet d’atténuer l’inflammation, de protéger les fibres nerveuses et de promouvoir la réparation tissulaire chez des souris atteintes d’une maladie semblable à la sclérose en plaques (SP). Bien qu’il s’agisse de résultats prometteurs, la recherche devra se poursuivre afin qu’on puisse déterminer si cette approche produit les mêmes effets chez les personnes atteintes de SP.

Détails : Dans le contexte de la SP, la gaine protectrice qui enveloppe les fibres nerveuses au sein du cerveau, appelée myéline, est endommagée ou détruite. Il importe donc que soient mis au point des traitements efficaces capables de favoriser la production de myéline (ou remyélinisation). Lors d'une récente étude financée par SP Canada, Valerie M. K. Verge, Ph. D. (Université de la Saskatchewan), et son équipe ont voulu vérifier s’il serait possible de favoriser la réparation tissulaire et la remyélinisation à l’aide d’une intervention non effractive émergente, à savoir l’HIA. Le traitement par HIA consiste en une exposition alternée durant de courtes périodes à des taux réduits (11 %) et normaux (21 %) d’oxygène.  Lors de l’étude menée par Mme Verge et son équipe, des souris atteintes d’une maladie semblable à la SP ont été soumises à ce traitement pendant sept jours avant d’être comparées à un groupe témoin de souris ayant uniquement été exposées à des taux normaux d’oxygène plutôt qu’au traitement à l’essai.

Résultats : L’équipe de recherche a observé une amélioration significative du processus de réparation tissulaire chez les souris qui avaient subi le traitement par HIA. Les souris traitées ont effectivement obtenu de meilleurs scores lors de l’évaluation des signes cliniques de la maladie, en plus de présenter un degré moindre d’inflammation, une remyélinisation accrue et une meilleure protection des fibres nerveuses. Certaines de ces améliorations ont par ailleurs été soutenues jusqu’à deux semaines après la fin du traitement. Les membres de l’équipe de recherche ont également constaté un accroissement de la production de cellules productrices de myéline (oligodendrocytes) et de cellules génératrices d’oligodendrocytes (précurseurs des oligodendrocytes – PO) dans les régions où apparaissaient des lésions. Dans l’ensemble, ces résultats donnent à penser qu’un traitement par HIA pourrait permettre la création d’un environnement favorable à la réparation tissulaire et à la remyélinisation.

Retombées : Cette étude fournit les premières données probantes en lien avec l’HIA en tant que stratégie de traitement prometteuse et non effractive contre la SP et d’autres maladies démyélinisantes du système nerveux central. D’autres travaux de recherche devront être effectués pour qu’on puisse confirmer le profil d’innocuité de l’HIA chez l’humain et déterminer la capacité de ce traitement à favoriser la réparation tissulaire dans le contexte de la SP.


Référence :
  • Article publié dans la revue Glia le 3 mai 2023 – « Acute intermittent hypoxia alters disease course and promotes CNS repair including resolution of inflammation and remyelination in the experimental autoimmune encephalomyelitis model of MS ». Cliquez ici pour consulter cet article.
  • Pour en savoir plus sur l’étude financée par SP Canada dont il a été question précédemment, cliquez ici