Effets de l’alimentation et de la flore bactérienne intestinale chez les jeunes ayant la SP

Résumé : Une équipe de recherche de l’Université de la Colombie-Britannique a constaté qu’une alimentation saine, riche en fibres et en fer, tel le régime méditerranéen, peut avoir des effets positifs sur la composition de la flore bactérienne résidant dans l’intestin et être associée à un risque moindre de SP pédiatrique. Il importe donc de poursuivre la recherche sur l’incidence de l’alimentation et de la flore bactérienne intestinale sur la SP.

Contexte : Des études portent à croire que l’alimentation et les perturbations du microbiote intestinal – ensemble de microorganismes qui peuplent l’intestin – peuvent influer sur la vulnérabilité à la SP. À ce jour, le lien entre, d’une part, l’alimentation et les populations bactériennes intestinales et, d’autre part, la sclérose en plaques demeure toutefois méconnu.

Détails : Dans le cadre d’une étude menée par la chercheuse Helen Tremlett, Ph. D. (Université de la Colombie-Britannique), des scientifiques ont tenté de déterminer dans quelle mesure l’alimentation et la flore bactérienne intestinale pouvaient être associées à la SP chez les jeunes. En tout, 95 sujets (dont 44 étaient atteints de SP pédiatrique et 51 étaient exempts de cette maladie) suivis par le Réseau canadien pour les maladies démyélinisantes pédiatriques ont été invités à remplir un questionnaire sur l’alimentation et à procurer des échantillons de selles. L’évaluation de l’alimentation des répondants et répondantes portait sur l’adhérence au régime méditerranéen et la consommation de nutriments particuliers, comme les fibres, le fer et les grains entiers.

Résultats

  • Un apport élevé en fibres et en fer et l’adhérence au régime méditerranéen (alimentation riche en fruits, en légumes, en légumineuses, en aliments à base de grains entiers, en poisson, en viande rouge et en viandes transformées) étaient associés à un risque moindre de SP pédiatrique. 
  • Un apport élevé en fibres et l’adhérence au régime méditerranéen étaient associés à un taux moindre de Methanobrevibacter, type de bactérie associé à un risque accru de SP. 
  • Un apport élevé en fibres et l’adhérence au régime méditerranéen étaient aussi associés à des taux élevés d’acides gras à chaîne courte, producteurs de bactéries dont la présence est souvent moindre dans les intestins des jeunes personnes atteintes de SP.

Retombées : Les résultats de l’étude dont il est ici question donnent à penser qu’une alimentation saine, tel le régime méditerranéen, peut avoir un effet positif sur le risque de SP pédiatrique en exerçant une influence sur la composition de la flore bactérienne résidant dans l’intestin. D’autres travaux de recherche devront être menés pour que soient élucidés les mécanismes sur lesquels reposent les effets protecteurs de certains régimes alimentaires et de la flore bactérienne intestinale, notamment chez les personnes qui vivent avec la SP ou qui présentent un risque élevé de SP.

Référence : 

Article publié dans la revue Communications medicine le 19 juillet 2024 – « Mediterranean diet and associations with the gut microbiota and pediatric-onset multiple sclerosis using trivariate analysis ». Pour consulter cet article, veuillez cliquer ici.

Information supplémentaire : 

Blogue « Tremlett’s MS Research Explained » (à propos des travaux de la chercheuse Helen Tremlett) 

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