Nous unissons nos efforts pour bâtir un monde sans SP

Prenons un peu de recul en cette fin d’année de recherche pour nous pencher sur les progrès décisifs qui ont été réalisés et qui catalysent l’enrichissement du corpus de connaissances sur la sclérose en plaques (SP), ainsi que sur les travaux de recherche prometteurs financés par la Société canadienne de la SP.

C’est grâce au soutien des participants et participantes à ses événements, des collecteurs et collectrices de fonds, des donateurs et donatrices et de tous les autres membres de la collectivité de la SP que la Société canadienne de la SP est en mesure de financer les travaux de recherche sur la SP les plus prometteurs. À l’occasion de son concours annuel de bourses et de subventions de recherche 2022-2023, la Société canadienne de la SP a annoncé l’allocation de plus de 3,5 millions de dollars au financement de projets de recherche sur la SP menés dans divers domaines où il reste des besoins criants à combler, notamment ceux dont les objectifs consistent à comprendre les mécanismes sous-jacents à la progression de la SP et à enrayer celle-ci, à cerner les causes de la SP et les facteurs de risque de cette maladie et à évaluer de nouvelles stratégies de réadaptation pour les personnes qui en sont atteintes. 

En savoir plus sur les travaux de recherche subventionnés par la SP Canada.

La Société canadienne de la SP soutient activement la formation de la nouvelle génération de chercheuses et de chercheurs spécialisés en SP. C’est ainsi qu’en 2022, elle a attribué une bourse de stagiaire de recherche à 40 d’entre eux qui terminaient leur projet de recherche doctorale ou postdoctorale dans le domaine de la SP. Récemment, elle a réitéré son soutien au Programme national de formation stopSP (cours d’été stopSP et programme SPRINT), qui offre un large éventail d’activités de formation et de réseautage aux stagiaires, afin qu’ils puissent perfectionner leurs connaissances et leurs compétences en matière de recherche sur la SP.

L’étiologie de la SP est l’une des principales pièces du casse-tête que s’emploient à résoudre les scientifiques, car c’est en cernant les causes de cette maladie que nous parviendrons à prévenir celle-ci et à la traiter plus efficacement. Parmi les progrès déterminants réalisés cette année, mentionnons une étude de l’Université Harvard qui a fourni les données probantes les plus solides à ce jour à l’appui de l’hypothèse selon laquelle l’infection par le virus d’Epstein-Barr (VEB) serait l’un des facteurs déclencheurs initiaux de la SP et possiblement l’une des causes de cette maladie.

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On sait depuis longtemps que le VEB est un facteur de risque de SP, mais il est difficile d’établir s’il est en cause dans l’apparition de cette maladie, puisque plus de 95 % des gens dans la population générale (soit, pour la plupart, des personnes qui n’ont pas la SP) sont porteurs de ce virus. Ces nouvelles données probantes permettent de penser que l’infection par le VEB est une condition nécessaire à l’apparition de la SP, mais qu’elle ne suffit pas à elle seule : elle doit être associée à d’autres facteurs (facteurs génétiques et facteurs environnementaux, notamment facteurs liés au mode de vie). Elles ont contribué à la réorientation des activités de recherche vers des projets visant une compréhension accrue de la façon dont le VEB participe au déclenchement de la SP et à relancer les efforts déployés par les chercheurs et chercheuses en vue de la mise au point de stratégies de prévention et de traitement de la SP qui ciblent ce virus. De fait, plusieurs candidats vaccins contre le VEB font actuellement l’objet d’essais cliniques.

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Sont résumées ci-dessous d’autres avancées en matière de recherche et de nouveaux projets subventionnés par la Société canadienne de la SP en 2022 qui cadrent avec les objectifs de recherche prioritaires établis dans le plan stratégique de l’organisme.

Options d’amélioration des traitements et des soins, des stratégies de traitement aux stratégies de réadaptation, dont l’objectif consiste à améliorer la qualité de vie des personnes qui vivent avec la SP et les résultats que ces dernières obtiennent en matière de santé.

  • L’hydroxychloroquine comme traitement potentiel de la SP progressive primaire – Le Dr Marcus Koch et son équipe de l’Université de Calgary ont évalué la possibilité d’utiliser l’hydroxychloroquine (HCQ)hydroxychloroquine (HCQ), à savoir un antipaludique, pour le traitement de la SP progressive primaire (SPPP) dans le cadre d’un essai de futilité de phase II. L’HCQ est un médicament peu coûteux réputé pour son innocuité et son efficacité dans le traitement du paludisme (malaria) et de maladies auto-immunes comme la polyarthrite rhumatoïde et le lupus érythémateux disséminé. Au cours de l’essai clinique dont il est ici question, une réduction de l’aggravation des incapacités a été observée sur une période de 18 mois chez les sujets atteints de SPPP qui ont reçu l’HCQ. Il faudrait maintenant poursuivre l’évaluation de l’HCQ dans des essais cliniques de plus grande envergure. Vous trouverez ici un complément d’information sur le sujet.  
  • Avantages procurés par les médicaments modificateurs de l’évolution de la SP aux personnes qui vivent avec cette maladie en matière de mortalité – Mme Helen Tremlett, Ph. D., de l’Université de la Colombie-Britannique, et son équipe de recherche ont évalué si les médicaments modificateurs de l’évolution de la SP (MMÉSP) sont associés à une diminution de la mortalité chez les personnes atteintes de SP. Plus précisément, ces scientifiques ont examiné les données recueillies pendant 20 ans dans quatre provinces canadiennes auprès d’une cohorte qui représentait 25 p. 100 de la population canadienne et qui comptait plus de 35 000 personnes atteintes de SP. À la lumière de ces données, ils ont établi que l’exposition aux MMÉSP était associée à une diminution de 26 à 33 p. cent du risque de décès chez les personnes atteintes de SP, comparativement à la non-utilisation de tels médicaments. Ces résultats font ressortir la nécessité d’établir rapidement un plan de traitement efficace une fois le diagnostic de SP posé, afin que soient optimisés les résultats obtenus en matière de santé. Cliquez ici pour obtenir de plus amples renseignements sur cette étude.
  • Approche de réadaptation faisant appel à la robotique destinée à améliorer la fonction des membres supérieurs chez les personnes atteintes de SP – M. Mike Holmes, Ph. D., de l’Université Brock, a reçu une subvention de recherche à effet catalyseur de la Société canadienne de la SP en vue d’évaluer l’utilisation d’un robot-entraîneur ultramoderne pour le traitement des personnes atteintes de SP qui sont aux prises avec une détérioration de la fonction motrice de leurs membres supérieurs. Son étude consiste plus précisément à évaluer la rééducation croisée (cross-education). Cette stratégie de réadaptation, qui est souvent employée chez les victimes d’accident vasculaire cérébral (AVC), mais qui n’a pas encore été utilisée dans le contexte de la SP, consiste à imprimer des mouvements répétitifs au membre le moins atteint dans l’espoir d’accroître la force musculaire et les capacités fonctionnelles du membre le plus atteint. Les résultats de cette étude sont susceptibles d’améliorer la réadaptation des personnes qui vivent avec la SP. Cliquez ici pour en savoir plus.

Compréhension et enrayement de la progression de la SP –C’est en approfondissant nos connaissances sur les mécanismes biologiques sous-jacents à l’apparition et à la progression de la SP et sur les facteurs spécifiques qui y contribuent que nous disposerons des éléments nécessaires pour mettre au point des stratégies de soins et de traitement plus efficaces pour les personnes atteintes de SP.

  • Comprendre l’impact de la SP pédiatrique sur la vie à l’âge adulte – La Société canadienne de la SP et ses partenaires, la Fondation Brain Canada, Biogen Canada et Hoffmann-La Roche Ltée (Roche Canada), ont annoncé la décision d’investir conjointement 1,35 million de dollars dans un nouveau volet de l’étude de cohorte prospective canadienne sur la progression de la sclérose en plaques (CanProCo). Ce nouveau volet sera mené auprès d’une sous-cohorte formée d’adultes atteints de SP depuis l’enfance ou l’adolescence et ayant participé à l’étude canadienne sur les maladies démyélinisantes pédiatriques. Les données recueillies auprès de ces participants et participantes serviront à suivre l’évolution de la maladie depuis l’enfance jusqu’à l’âge adulte. Plus précisément, les scientifiques examineront l’impact de la SP sur les incapacités physiques, la cognition, la structure du cerveau, la capacité à se réaliser professionnellement ou à atteindre un certain niveau de scolarité, ainsi que la qualité de vie en général, au sein de cette sous-cohorte. Cliquez ici pour prendre connaissance du communiqué de presse portant sur l’étude et ici pour en savoir plus sur celle-ci.
  • Étude du rôle que l’obésité peut jouer dans l’apparition d’une auto-immunité dans le contexte de la SP – Mme Shannon Dunn, Ph. D., de l’hôpital St. Michael’s et de l’Université de Toronto, a reçu une subvention de recherche axée sur les découvertes de la Société canadienne de la SP, afin d’examiner dans quelle mesure l’obésité, facteur dont on sait qu’il accroît le risque de SP, contribue à l’inflammation, à l’auto-immunité et à l’apparition de la SP. La chercheuse et son équipe se proposent d’examiner les facteurs spécifiques qui entrent en jeu dans ces processus et les mécanismes biologiques qui les sous-tendent en utilisant des modèles animaux et espèrent par la suite reproduire les résultats obtenus chez l’être humain. Cette étude pourrait aider les scientifiques à identifier de nouvelles voies de signalisation et de nouveaux facteurs qui interviennent dans la physiopathologie de la SP et qui pourraient être la cible de nouvelles stratégies de traitement et de prévention. Vous trouverez ici des renseignements complémentaires sur cette étude.

Prévenir la SP, autrement dit, empêcher son apparition – La meilleure façon de contribuer à l’établissement de stratégies de prévention et d’intervention précoce, c’est de comprendre les facteurs de risque de SP et de cerner les tout premiers signes ou symptômes de cette maladie.

  • La violence à l’endroit des enfants serait associée à une augmentation du risque de SP – Une étude de recherche norvégienne a permis d’examiner les effets du stress, et plus particulièrement des expériences préjudiciables ou traumatisantes vécues durant l’enfance, sur l’apparition de la SP. Cette étude a démontré non seulement que les femmes qui avaient été exposées à de la violence sexuelle ou émotionnelle durant leur enfance présentaient un risque accru d’avoir un jour la SP, mais également que ce risque était encore plus élevé chez celles ayant été exposées à deux ou à trois formes de violence (sexuelle, physique et émotionnelle). Les résultats de cette étude sont importants pour l’approfondissement des facteurs initiaux qui accroissent le risque de SP. Il faudra poursuivre les travaux de recherche en la matière pour qu’on en vienne à comprendre les mécanismes sous-jacents à la relation qui existe entre l’exposition à la violence et l’apparition de la SP. Cliquez ici pour obtenir un complément d’information sur cette étude.
  • Favoriser un dépistage plus précoce de la SP et la prévention de cette maladie – Le processus qui sous-tend la survenue d’affections neurodégénératives telles que la maladie de Parkinson peut s’enclencher des années avant qu’un diagnostic clinique puisse être posé et se manifester par tout un éventail de symptômes. Les tout premiers signes ou symptômes non spécifiques d’une maladie sont désignés collectivement par le terme prodromes. En 2021, dans le cadre d’un partenariat avec la National MS Society (organisme états-unien de la SP), la Société canadienne de la SP a organisé un atelier virtuel visant à accroître la compréhension des dernières données qui étayent l’existence de prodromes de la SP. Coanimé par Mme Helen Tremlett, Ph. D., de l’Université de la Colombie-Britannique, et la Dre Ruth Ann Marrie, de l’Université du Manitoba, cet atelier a permis de réunir des chercheurs, chercheuses, cliniciens et cliniciennes de renom, ainsi que des personnes touchées par la SP – tous issus de différents pays –, en vue de la définition des priorités absolues en matière de recherche qui nous permettront de mieux comprendre les prodromes de la SP, d’améliorer la collaboration à l’échelle internationale et d’accélérer les progrès dans le domaine. Les points importants qui en sont ressortis ont été publiés dans la revue Nature Reviews Neurology (cliquez ici pour en prendre connaissance). Vous trouverez ici de l’information sur les travaux de recherche en cours sur les prodromes de la SP.

Nous sommes profondément reconnaissants aux chercheuses et chercheurs spécialisés en SP qui nous permettent d’approfondir nos connaissances sur la SP et de mieux comprendre cette maladie en étant si attachés à cette cause. Continuons d’unir nos efforts pour bâtir un monde sans SP.

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