La revue scientifique The Lancet Neurology a mis en lumière les progrès prometteurs qui ont été réalisés dans le domaine de la sclérose en plaques (SP) l’an dernier. Ces avancées ont été regroupées sous trois grands thèmes : 1) élaboration d’un nouveau cadre de référence qui permet de mieux décrire la SP et qui tient compte des mécanismes sous-jacents et de la contribution respective de ceux-ci au fil du temps; 2) identification de biomarqueurs permettant de mieux prédire et de mieux prendre en charge l’évolution de la SP, et 3) évaluation de stratégies de dépistage et de traitement précoces de la SP.
Résumé des derniers progrès de la recherche
- Nouveau cadre de référence pour décrire la sclérose en plaques : Un groupe international de spécialistes de la SP a proposé un nouveau cadre de référence qui consiste à envisager la SP comme un processus pathologique continu, plutôt qu’à utiliser les descriptions actuelles (à savoir SP cyclique, SP progressive secondaire, SP progressive primaire). Ce nouveau cadre de référence est fondé sur les mécanismes biologiques qui sous-tendent la maladie :
- mécanismes lésionnels (inflammation, démyélinisation, lésions et perte de fibres nerveuses);
- mécanismes de compensation (réparation, régénération et neuroprotection).
Nous savons maintenant que ces deux types de mécanismes biologiques peuvent être à l’oeuvre dès l’apparition de la maladie et que leurs contributions respectives varient au fil du temps. L’objectif du nouveau cadre de référence consiste à améliorer la prise en charge de la SP et à favoriser la mise au point de traitements ciblés. Cela dit, avant qu’on puisse recourir à celui-ci, il faudra que d’autres études de recherche soient menées en vue de combler les lacunes actuelles au chapitre des connaissances sur la SP. Veuillez cliquer ici pour en savoir plus sur le sujet.
- Identification de nouveaux biomarqueurs de la SP : Les biomarqueurs (ou marqueurs biologiques) sont des facteurs biologiques présents dans l’organisme qui peuvent contribuer à la détection et à la prise en charge des maladies. Nous tenons à souligner plus précisément deux avancées récentes qui permettront de mieux prédire la gravité de la SP et la progression de cette maladie.
- Découverte de marqueurs sanguins associés à la progression de la SP : Des scientifiques ont mené une étude sur l’emploi de deux biomarqueurs sanguins, à savoir la protéine NfL (pour neurofilament light chain; chaîne légère des neurofilaments) et la protéine GFAP (pour glial fibrillary acidic protein; protéine acide fibrillaire gliale), aux fins de surveillance de l’évolution de la SP. L’équipe de recherche a établi que ces deux biomarqueurs peuvent fournir de l’information sur l’évolution de la maladie et que la protéine GFAP, plus particulièrement, peut s’avérer utile pour prédire le risque de progression. Des travaux de recherche sont menés actuellement pour valider l’utilisation de ces biomarqueurs dans la pratique clinique. Veuillez cliquer ici pour en savoir plus sur le sujet.
- Découverte du premier facteur génétique associé à la gravité de la SP : On a cerné à ce jour plus de 200 allèles (variants génétiques) associés à un risque de SP, notamment un variant génétique lié à une issue plus défavorable de cette maladie, qui a été identifié dans une récente étude. Baptisé rs10191329, ce variant inconnu jusque-là est associé à un risque d’accélération de la progression des incapacités (qui s’effectue près de quatre ans plus tôt), comme en témoigne la réduction du temps écoulé avant l’atteinte d’un score de 6 à l’échelle élaborée d’incapacités de Kurtzke (ou échelle EDSS). Des études de recherche en cours visent à confirmer dans quelle mesure ce variant génétique influe sur la gravité de la SP. Veuillez cliquer ici pour en savoir plus sur le sujet.
- Effets d’une détection et d’un traitement précoces : Des scientifiques ont voulu vérifier si un traitement précoce permettait de retarder, voire de prévenir, l’apparition de la SP au sein de groupes présentant un risque élevé de cette maladie. Les résultats de deux essais cliniques ont démontré qu’un traitement précoce par un médicament modificateur de l’évolution de la SP (diméthylfumarate ou tériflunomide) réduit le risque d’apparition de la SP et des premiers symptômes de cette maladie, comparativement à l’utilisation d’un placebo (substance inactive) chez des personnes jugées à haut risque de SP parce qu’elles avaient présenté un syndrome radiologique isolé (SRI). Ces études fournissent les premières données qui démontrent qu’une intervention précoce peut effectivement retarder, voire prévenir, l’apparition de la SP. Veuillez cliquer ici pour en savoir plus sur le sujet.
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Référence :
Article publié dans la revue The Lancet Neurology en janvier 2024 – « Multiple sclerosis in 2023: beyond the boundaries ». Pour consulter cet article, veuillez cliquer ici.
Autres ressources :
- Proposition d’un nouveau cadre de référence pour décrire la sclérose en plaques (cliquez ici)
- À propos des marqueurs sanguins associés à la progression de la SP (cliquez ici)
- Des scientifiques cernent le premier facteur génétique associé à la gravité de la sclérose en plaques (cliquez ici)
- Le traitement précoce du syndrome radiologique isolé permet de retarder l’apparition des premiers symptômes de sclérose en plaques (cliquez ici)
- Accélérer la recherche pour bâtir un monde sans sclérose en plaques (cliquez ici)