Accélérer la recherche pour bâtir un monde sans sclérose en plaques

Voici ce qui a été accompli en 2023

Prenons un peu de recul en cette fin d’année de recherche pour nous pencher sur les progrès enthousiasmants qui ont été réalisés et qui catalysent l’enrichissement du corpus de connaissances sur la sclérose en plaques (SP). Les avancées de la recherche sont rendues possibles uniquement grâce au généreux soutien des membres de la collectivité de la SP, notamment les participants et participantes à nos événements, les bénévoles, les collecteurs et collectrices de fonds, les donateurs et donatrices et nos partenaires de recherche. Mue par ses forces vives, la collectivité de la SP est unique en son genre, comme en témoigne son intérêt évident pour les découvertes. Nous vous sommes reconnaissants de votre soutien.

Nous sommes conscients que les partenariats de recherche sont essentiels à l’optimisation des retombées de nos efforts, parce qu’ils nous donnent l’occasion de coordonner financement, expertises et ressources. Nous avons beaucoup appris en tant que membre fondateur et dirigeant de l’Alliance internationale pour la recherche sur la SP progressive, au sein de laquelle nous nous attaquons avec des partenaires de divers pays aux défis qui persistent dans le domaine de la SP progressive (cliquez ici pour obtenir un complément d’information sur les subventions « Défi » [Challenges Awards] en lien avec la SP progressive).

Cette année, des organismes nationaux de la SP des quatre coins du monde, parmi lesquels figure SP Canada, se sont engagés à unir leurs forces afin d’accélérer les progrès réalisés dans les domaines de recherche prioritaires à l’échelle mondiale et, par le fait même, la mise au point de traitements contre la SP, conformément à la feuille de route Pathways to Cures (cliquez ici pour en savoir plus).

C’est avec fierté que nous vous présentons des travaux de recherche prometteurs réalisés cette année, notamment des études menées par la nouvelle génération de chercheuses et de chercheurs spécialisés en SP dans lesquelles nous avons investi, ainsi que de nouveaux projets et de récents résultats obtenus dans les domaines de recherche prioritaires suivants : compréhension et enrayement de la progression de la SP, amélioration des traitements et des soins, et prévention de la SP. 


Soutenir la prochaine génération de chercheuses et chercheurs dans le domaine de la SP

Nous sommes déterminés à contribuer à la formation de la prochaine génération de chercheuses et chercheurs spécialisés en SP. Cette année, nous avons accordé 46 bourses de personnel stopSP, soit 15 bourses de stagiaire de recherche postdoctorale et 31 bourses de stagiaire de recherche au doctorat, appuyant ainsi un vivier essentiel de scientifiques en devenir. Voici un résumé d’autres investissements que nous avons réalisés en matière de formation : 

  • Nous avons conclu un partenariat avec le Réseau de cellules souches (RCS) en vue du financement d’une bourse de recherche postdoctorale axée sur la médecine régénérative et la SP dans le but d’inciter les jeunes scientifiques les plus prometteurs à mener des travaux sur les cellules souches, la médecine régénérative et la SP. 

Elisabet Jakova, Ph. D., de l’Université du Manitoba, s’est vu décerner la première bourse postdoctorale offerte conjointement par le RCS et SP Canada pour son projet de recherche intitulé « Therapeutic Potential of Neuregulin-1 in Promoting Neural Stem Cell Mediated Repair in Progressive MS » (capacité de la neuréguline-1 à favoriser la réparation médiée par les cellules souches neurales dans le contexte de la SP progressive). Plus précisément, Mme Jakova s’est donné pour tâche d’évaluer le potentiel de la neuréguline-1 en tant qu’agent thérapeutique permettant de prévenir la progression de la SP et de promouvoir la réparation tissulaire (cliquez ici pour en savoir plus à ce propos).

  • Le Programme de formation stopSP, dirigé par Mme Christina Wolfson, Ph. D., de l’Université McGill, et financé par SP Canada, offre des activités de formation et de réseautage à des stagiaires, y compris les cours d’été stopSP, afin qu’ils puissent perfectionner leurs connaissances et leurs compétences en lien avec la SP. Cette année, c’est du 19 au 22 juin, à l’Université Laval, dans la ville de Québec, que M. Manu Rangachari, Ph. D., et M. Luc Vallières, Ph. D., ont tenu les cours d’été stopSP, lesquels avaient pour thème « Transfert des connaissances issues de la recherche fondamentale à la pratique clinique ». Pas moins de 40 étudiants et étudiantes aux cycles supérieurs et boursiers et boursières effectuant des études postdoctorales ou suivant une formation clinique des quatre coins du pays ont pris part aux cours d’été stopSP 2023. 

« C’est en interagissant et en faisant du réseautage avec d’autres chercheuses et chercheurs qui étudient les mêmes phénomènes que moi, mais selon des perspectives très différentes, d’une part, et en écoutant les experts du domaine, d’autre part, que j’ai eu une meilleure idée de l’approche optimale à adopter pour mener à bien mes propres travaux. »

– Personne ayant pris part aux cours d’été stopSP

« Le fait de communiquer avec des personnes vivant avec cette maladie ou touchées par celle-ci m’a ouvert les yeux quant à l’importance réelle des travaux que je mène dans mon laboratoire. »

– Personne ayant pris part aux cours d’été stopSP


Compréhension et enrayement de la progression de la SP   

Afin que des traitements plus efficaces que ceux dont on dispose puissent être mis au point et que les stratégies de prise en charge des personnes qui vivent avec la SP soient améliorées, il faut mieux comprendre la progression de cette maladie. Depuis la découverte du premier facteur génétique qui influe sur la gravité de la SP, et grâce au soutien que nous offrons à la mise au point de traitements novateurs, les connaissances sur les facteurs génétiques sous-jacents à cette progression se sont enrichies.

  • Des scientifiques cernent le premier facteur génétique associé à la gravité de la SP. Lors d’une étude internationale de large envergure, une équipe de recherche dont faisait partie le Dr Adil Harroud, de l’Université McGill, chercheur subventionné par SP Canada, est parvenue à cerner le premier facteur de risque génétique associé aux effets à long terme de la SP sur la santé et à la progression de cette maladie. Les scientifiques ont constaté que ce facteur génétique augmentait le risque pour les personnes atteintes de SP de voir s’aggraver presque quatre ans plus tôt leur degré d’incapacité – soit de mettre moins de temps à atteindre un score de 6 à l’échelle élaborée d’incapacités de Kurtzke (EDSS). La découverte de mécanismes qui sous-tendent la progression des incapacités caractéristiques de la SP pourrait contribuer à la mise au point de nouveaux traitements pour les personnes qui vivent avec cette maladie. Vous trouverez ici un complément d’information sur cette étude. 
  • Cible thérapeutique potentielle favorisant la réparation et la régénérescence en cas de SP. Lors d’une étude dirigée par Mme Anastassia Voronova, Ph. D., de l’Université de l’Alberta, son équipe de recherche et elle ont constaté qu’un facteur issu du système immunitaire, appelé fractalkine, favorise la réparation de la myéline (substance dont est constituée la gaine protectrice des fibres nerveuses) dans le cerveau de souris atteintes d’une affection semblable à la SP. Ces découvertes auront des retombées importantes relativement à la mise au point de futurs traitements contre la SP. Veuillez cliquer ici pour en savoir plus sur cette étude. 

 

  • Traitement non effractif prometteur susceptible de favoriser la réparation tissulaire et la remyélinisation en cas de SP. Mme Valerie Verge, Ph. D., et son équipe de recherche de l’Université de la Saskatchewan ont découvert que l’hypoxie intermittente aiguë (HIA), soit une intervention non médicamenteuse consistant à réduire pendant de courtes périodes l’exposition à l’oxygène, permet d’atténuer l’inflammation, de protéger les fibres nerveuses et de promouvoir la réparation tissulaire chez des souris atteintes d’une maladie semblable à la SP. Il va sans dire que les résultats de cette étude sont prometteurs, mais d’autres études de recherche seront nécessaires pour qu’on puisse évaluer l’efficacité et l’innocuité de ce traitement chez les personnes atteintes de SP. Vous trouverez ici un complément d’information sur cette étude. 

Amélioration des traitements et des soins   

Qu’il s’agisse de nouveaux traitements ou de stratégies de réadaptation, il est essentiel de se concentrer sur la mise au point de nouvelles options thérapeutiques qui amélioreront l’état de santé et le bien-être des personnes qui vivent avec la SP. 

  • Amélioration des fonctions cognitives en cas de SP progressive. Un essai international et multicentrique de grande envergure que nous avons financé portait sur des stratégies d’amélioration des fonctions cognitives (ou de la vitesse de traitement de l’information) chez les personnes atteintes de SP progressive. Plus précisément, le Dr Anthony Feinstein, de l’Université de Toronto et du Centre des sciences de la santé Sunnybrook, et son équipe de recherche ont mené cet essai en vue d’évaluer si l’une des interventions à l’étude, soit la réadaptation cognitive ou les exercices aérobiques, ou leur association, pouvait améliorer les fonctions cognitives des personnes atteintes de SP progressive. Les résultats obtenus ont révélé que l’association de la réadaptation cognitive et des exercices aérobiques n’était pas supérieure à l’une ou l’autre de ces interventions à cet égard. De fait, l’équipe de recherche n’a observé aucune différence significative quant à la vitesse de traitement de l’information entre les quatre groupes de sujets, y compris pour les traitements fictifs (ou placebos). Elle a noté une amélioration de la vitesse de traitement de l’information chez les deux tiers des personnes ayant pris part à l’essai, laquelle s’était maintenue chez près de la moitié de ces personnes six mois après l’intervention. Les résultats de cette étude démontrent que l’amélioration des fonctions cognitives s’avère possible chez les personnes atteintes de SP progressive. Cliquez ici pour en savoir plus sur cette étude. 
  • Des chercheuses canadiennes accélèrent la recherche sur la réadaptation et la SP. Soucieuses d’accélérer les avancées en matière de réadaptation dans le contexte de la SP, des chercheuses et des cliniciennes spécialistes de ce domaine qui exercent aux quatre coins du Canada ont décidé de former un réseau de recherche coopérative multidisciplinaire appelé MSCanRehab. Ensemble, les membres du réseau MSCanRehab pourront mettre au point et évaluer des approches, des traitements et des outils technologiques destinés à restaurer les fonctions des personnes qui vivent avec la SP plus rapidement et plus efficacement que si elles travaillaient séparément. Elles ont l’intention d’unir leurs efforts pour mener des essais cliniques multicentriques de grande envergure qui leur permettront de faire de nouvelles découvertes sur la SP et de transformer ce domaine thérapeutique (veuillez cliquer ici pour en savoir plus à ce propos).  

« Formé de scientifiques canadiennes spécialistes de la réadaptation, le réseau MSCanRehab s’affaire à fixer les objectifs prioritaires de la recherche et à mener des études de recherche coopérative sur la réadaptation clinique en vue de faire progresser le domaine plus rapidement. »

– Dre Michelle Ploughman, Université Memorial 

  • L’exercice permet-il d’atténuer les symptômes de dépression chez les jeunes atteints de SP? On estime que jusqu’à 75 % des jeunes atteints de SP souffrent de dépression, de fatigue et de troubles cognitifs. Nous finançons en partenariat avec la National MS Society (NMSS – organisme états-unien de la SP) un essai clinique mené par la Dre Ann Yeh (Hôpital pour enfants malades de Toronto), qui tente de déterminer si l’exercice permet d’améliorer les résultats relatifs à la santé, notamment d’atténuer les symptômes de dépression, chez les jeunes atteints de SP. Grâce à cette étude de recherche, on pourra cerner des stratégies efficaces pour combattre les symptômes de la SP et améliorer les résultats relatifs à la santé chez les jeunes atteints de SP.

Prévention de la SP   

La compréhension des facteurs de risque de la SP nous permettra de mettre au point des stratégies de prévention et d’intervention précoce en lien avec cette maladie. Nous savons qu’une infection par le virus d’Epstein-Barr (VEB), virus à l’origine de la mononucléose infectieuse (communément appelée mono) constitue un facteur de risque élevé de SP. Il a d’ailleurs été démontré dernièrement qu’il s’agit de l’un des premiers facteurs nécessaires au déclenchement de la SP. Nous finançons des études qui nous aideront à mieux comprendre le rôle de l’infection par le VEB en tant que facteur de risque de la SP et à examiner des stratégies susceptibles d’éradiquer, ou à tout le moins de prévenir, cette infection. Cliquez ici pour en savoir plus sur le VEB. 

  • Comprendre le rôle de l’infection par le VEB dans la physiopathologie de la SP – de l’auto-immunité aux stratégies thérapeutiques. Nous finançons en partenariat avec la NMSS deux études de recherche canadiennes dont l’objectif consiste à élucider le rôle joué par l’infection par le VEB dans l’apparition et la progression de la SP. M. Marc Horwitz, Ph. D., de l’Université de la Colombie-Britannique, et son équipe de recherche créeront un modèle murin (souris) tout à fait particulier, qui peut être infecté par le VEB humain. Ce modèle animal leur permettra de mieux comprendre de quelle façon l’infection par le VEB accroît le risque de SP, d’évaluer le rôle joué par cette infection dans la physiopathologie de divers sous-types de SP (SP cyclique et SP progressive primaire), et d’examiner d’éventuelles stratégies de traitement et de prévention. M. Horwitz mettra également à l’épreuve diverses stratégies thérapeutiques (p. ex. vaccination contre le VEB) visant à éradiquer ou à prévenir l’infection par le VEB chez un modèle animal de SP.
  • À quel moment la SP s’enclenche-t-elle à la suite d’une infection par le VEB? La Dre Dalia Rotstein, de l’Hôpital St. Michael’s, et son équipe examinent des données relatives à la santé de la population afin d’étudier la période comprise entre l’apparition d’une mononucléose infectieuse et celle de la SP. Elles étudieront également la période comprise entre l’apparition d’une mononucléose infectieuse et le déclenchement de la phase prodromique de la SP, phase caractérisée par des symptômes avant-coureurs non spécifiques qui précède l’apparition de la maladie en tant que telle. Les données générées par l’étude de recherche dont il est ici question se révéleront importantes pour l’établissement de stratégies diagnostiques et thérapeutiques destinées à prévenir la SP. Cliquez ici pour en savoir plus à propos de cette étude. 

Nous sommes profondément reconnaissants aux chercheuses et chercheurs spécialisés en SP qui nous permettent d’approfondir nos connaissances sur la SP et de mieux comprendre cette maladie, et qui contribuent à la formation de la prochaine génération de scientifiques. Ensemble, nous continuerons d’unir nos efforts pour bâtir un monde sans SP.

Pour tout savoir à propos des travaux de recherche sur la SP, lisez les Nouvelles sur la recherche et inscrivez-vous à notre bulletin trimestriel Recherche en action.