Recherche sur la SP : pleins feux sur les avancées et l’innovation

Points saillants du congrès 2025 de l’ECTRIMS

A welcome signage at the ECTRIMS conference.

Le congrès de l’ECTRIMS (European Committee for Treatment and Research in Multiple Sclerosis – comité européen pour le traitement et la recherche dans le domaine de la sclérose en plaques) s’est tenu cette année à Barcelone, en Espagne. En plus de faire office de vitrine pour la recherche innovante consacrée à la SP, ce congrès scientifique vise à favoriser la collaboration entre chercheurs et chercheuses à l’échelle internationale, ainsi que le rapprochement entre scientifiques issus de diverses disciplines. Cette année, ce sont plus de 9 600 personnes à l’œuvre dans 120 pays qui ont pris part à l’événement, que ce soit en personne ou en ligne. 

Au programme du congrès figuraient des sujets tels que les avancées réalisées au chapitre du traitement de la SP, les options thérapeutiques émergentes, de même que le bien-être des personnes atteintes de SP et l’importance des facteurs liés au mode de vie. À présent, nous sommes ravis de vous faire part ci-après des travaux de recherche marquants dont il a été question lors de ce congrès! 


Avancées au chapitre du traitement de la SP

Résultats d’essais consacrés à l’ocrélizumab

En diverses occasions au cours du congrès, il a été question des bienfaits de l’ocrélizumab constatés parmi des gens aux prises avec la SP, issus de milieux différents et ayant des expériences distinctes en lien avec cette maladie. A notamment été abordé par M. Gavin Giovannoni, Ph. D. (Université Queen Mary de Londres, R.‑U.), l’essai clinique O’HAND, qui a été réalisé dans la foulée d’une étude initiale dont les résultats tendaient à indiquer que l’ocrélizumab pouvait être envisagé comme option thérapeutique pour le traitement de la SP progressive primaire (SPPP). Les constatations faites dans le cadre de ce nouvel essai ont révélé que l’ocrélizumab permet aussi de retarder la progression de l’incapacité et d’améliorer la fonction des membres supérieurs chez les personnes atteintes de SPPP qui avancent en âge (jusqu’à l’âge de 65 ans) et qui présentent un degré d’incapacité élevé (notamment celles qui utilisent un fauteuil roulant). Les résultats de l’essai O’HAND sont porteurs d’espoir pour les gens qui en sont à un stade avancé de SP et pour qui une amélioration de la fonction motrice des bras et des mains pourrait se traduire par une autonomie accrue et une meilleure qualité de vie. Pour en savoir plus à ce sujet, vous pouvez vous reporter au résumé de recherche de M. Giovannoni.

La Dre Brenda Banwell (Université Johns Hopkins, É.-U.) a fait part de nouvelles données qui ont démontré que l’ocrélizumab est à la fois bien toléré et efficace quant à la réduction de la fréquence des poussées de SP chez les enfants et les adolescents. La Dre Banwell a aussi rapporté qu’en comparaison du fingolimod (médicament homologué pour le traitement de la SP survenant durant l’enfance), les sujets traités avec l’ocrélizumab dans le cadre de ses travaux s’étaient rétablis complètement de leurs poussées de SP. Ces résultats sont encourageants dans la mesure où il existe peu d’options thérapeutiques destinées aux enfants qui ont la SP. Pour en savoir plus à ce propos, vous pouvez consulter le résumé de recherche de la Dre Banwell.

Traitements à l’étude

La Dre Jiwon Oh (Hôpital St. Michael’s, Canada) a présenté les résultats d’un essai clinique de phase II portant sur le fénébrutinib, inhibiteur de la tyrosine kinase de Bruton (ou BTK). Les résultats de cette étude ont démontré que l’activité de la SP avait pratiquement cessé chez les personnes atteintes de SP qui, dans le cadre de l’essai, avaient continué de prendre du fénébrutinib durant plus de deux ans. Par ailleurs, ces personnes ont vu leur taux sérique de chaîne légère des neurofilaments (ou taux de protéines NfL sériques, dont l’augmentation est un marqueur associé à la formation de lésions nerveuses) baisser à un niveau semblable à celui des gens exempts de SP. Plusieurs essais de phase III consistant à étudier l’innocuité et l’efficacité à long terme du fénébrutinib sont en cours. Apprenez-en plus sur les résultats de l’essai consacré au fénébrutinib dont il est ici question.

M. Nick Cunniffe, Ph. D. (Université de Cambridge, R.-U.), a présenté un essai qu’il mène sur la remyélinisation en vue de déterminer si une approche combinant la metformine (médicament utilisé dans le traitement du diabète) et la clémastine (agent antihistaminique) pourrait favoriser la régénérescence de la myéline. Dans le cadre de cette étude, il a constaté qu’au bout de six mois de traitement, les personnes atteintes de SP cyclique (poussées-rémissions) présentaient une hausse légère, mais significative de la remyélinisation – hausse mesurée selon la latence des potentiels évoqués visuels, soit la vitesse à laquelle l’influx nerveux se rend des yeux au cerveau. Toutefois, le traitement à l’étude ne s’est pas traduit par des bienfaits cliniques quant aux incapacités ou aux troubles de la vision parmi les personnes participant à l’essai. Ces résultats donnent à penser que des études de plus longue durée portant sur la remyélinisation devront être réalisées pour qu’on puisse déterminer si l’approche dont il est ici question peut avoir des effets bénéfiques sur le plan clinique. Pour en savoir plus à ce sujet, vous pouvez écouter la présentation de M. Cunniffe

ECTRIMS president, Dr. Bruno Stankoff, on stage delivering the opening address.

Bien-être et SP

Santé cognitive

La professeure Maria Pia Amato (Université de Florence, Italie) a donné le coup d’envoi du congrès en faisant part de ses réflexions sur l’état actuel des connaissances relatives à la cognition dans le contexte de la SP. La Dre Amato a souligné que près de la moitié des personnes qui ont la SP présentent une atteinte cognitive. Elle a également précisé que les troubles cognitifs – qui figurent parmi les symptômes invisibles de la SP les plus importants – ont un impact considérable sur la vie de tous les jours, la prise en charge de la maladie et les interactions sociales. La Dre Amato a vivement incité le milieu de la recherche ainsi que les cliniciens et cliniciennes à faire de la santé cognitive une priorité en accordant une place appropriée à la surveillance de la cognition dans la pratique clinique et la recherche, en faisant évoluer les méthodes de réadaptation cognitive, et en misant sur le recours à des outils numériques et sur l’analyse de biomarqueurs en vue du dépistage de toute détérioration des fonctions cognitives chez les gens aux prises avec la SP. Apprenez-en plus sur l’intervention de la Dre Amato

Exercice et remyélinisation

Divers travaux de recherche ont démontré que la pratique de l’exercice a un effet bénéfique sur la mobilité, l’humeur et la fatigue chez les personnes atteintes de SP, mais on sait encore peu de choses sur les mécanismes biologiques sous-jacents aux bienfaits de l’activité physique. La Dre Lindsey Wooliscroft (Université de la santé et des sciences de l’Oregon, É.-U.) a présenté les résultats d’un essai clinique pilote ayant démontré que l’exercice aérobique a pour effet une augmentation mesurable de la remyélinisation dans certaines régions précises du cerveau chez les gens qui ont la SP. Ces résultats constituent des éléments probants qui, d’un point de vue biologique, contribuent à la compréhension des bienfaits de l’exercice dans le contexte de la SP. Vous pouvez en apprendre plus sur les résultats de l’essai pilote dont il est ici question.

L’avenir de la réadaptation en cas de SP

M. Tobias Nef, Ph. D. (Université de Bern, Suisse), s’est exprimé à propos du recours à la réalité virtuelle dans le contexte de la réadaptation destinée à aider les gens atteints de SP dans l’accomplissement des tâches de la vie quotidienne, comme la préparation des repas, ainsi qu’à améliorer l’équilibre, la cognition et la santé mentale chez ces personnes. Dans le cadre d’un programme de réadaptation axé sur la SP, il est également possible de recourir à d’autres outils numériques, comme des applications mobiles, des logiciels et des dispositifs portatifs. 

M. Andrea Tacchino, Ph. D. (Fondation italienne de la sclérose en plaques, Italie), a parlé de l’utilisation potentielle d’outils technologiques en vue de la collecte de données fournies par les patients et patientes, dont l’exploitation pourrait accélérer la pose de diagnostics de SP, améliorer le suivi des résultats de la réadaptation et faciliter la prise de décisions en matière de traitement et de soins. Au sein du milieu de la recherche, on est toutefois d’avis qu’il s’agit là de technologies émergentes et qu’on dispose d’une quantité limitée de données probantes sur leur application dans le contexte de la SP. De nouvelles études devront donc être menées sur ce sujet.

Alimentation et SP

Lors de diverses présentations, on a souligné l’importance de l’alimentation pour les personnes atteintes de SP qui font l’objet d’une prise en charge classique de cette maladie. Mme Gloria Dalla Costa, M. Sc. (Université Harvard, É.-U.), a rapporté qu’une forte consommation d’aliments ultratransformés (p. ex. aliments riches en agents de conservation et ingrédients artificiels) était associée à des taux de poussées élevés et à la présence d’importantes lésions actives chez les personnes ayant subi un syndrome clinique isolé. Vous pouvez vous reporter au résumé de recherche de Mme Dalla Costa pour en savoir plus à ce sujet.

Mme Maggie Yu, Ph. D. (Université de Melbourne, Australie), a précisé, quant à elle, que le fait de suivre le régime alimentaire MIND – reconnu pour ses effets neuroprotecteurs – était associé à une réduction à long terme de l’incapacité et de la fatigue chez les gens qui vivent avec la SP. Apprenez-en plus sur les résultats de l’étude présentée par Mme Yu.

ECTRIMS meeting hall with people networking.

Avancées au chapitre du diagnostic de la SP

La Dre Christine Lebrun-Frenay (Centre Hospitalier Universitaire de Nice, France) a fait le point sur les critères de McDonald de 2024, publiés récemment et destinés à procurer aux professionnels et professionnelles de la santé un nombre accru de moyens permettant de diagnostiquer la SP rapidement et de manière exacte. Dans le cadre de leurs travaux de recherche, le Dr Luca Bollo (Hôpital universitaire Vall d’Hebron, Espagne) et le Dr Wallace Brownlee (Collège universitaire de Londres, R.‑U.) ont déjà appliqué les critères révisés de McDonald, ce qui s’est traduit par un nombre accru de diagnostics de SP et par une accélération du processus diagnostique. Apprenez-en plus sur les applications concrètes des critères de McDonald révisés en 2024.

Le présent document ne fournit qu’un aperçu des dernières avancées du domaine de la recherche sur la SP qui ont été présentées lors du congrès 2025 de l’ECTRIMS. Ne manquez pas de vous rendre sur le site de l’ECTRIMS afin de prendre connaissance de tous les points clés abordés durant ce congrès. 

Vous pouvez aussi visionner des enregistrements vidéo réalisés lors de l’événement « Patient Community Day » 2025 (journée tenue à l’intention des personnes touchées par la SP ou une maladie neurologique connexe).